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Critique de ghassanzakarya


J'ai reçu ce livre dans le cadre de l'événement « Masse Critique » non-fiction. A ce propos, je remercie Babelio et l'éditeur M.E.O. de m'envoyer ce livre intéressant.

En lisant le résumé du livre, j'étais immédiatement intéressé : un écrivant plorétarient, c'est-à-dire progressiste, fait le choix de collaborer avec l'occupant nazi. Comment ? et pourquoi ?

Charneux, Fourmanoit et Duray nous livrent ici une biographie complète, minutieusement recherchée et documentée, de l'écrivain belge controversé Pierre Hubermont. Ils ne négligent pas le contexte politique, économique et sociale dans lequel Hubermont vivait. Un point que j'ai trouvé très fort c'était que ses oeuvres sont présentés autant efficacement que l'on peut constater son évolution idéologique et les caractéristiques fondamentales de son style littéraire.

On trouve, alors, une réponse très claire et détaillée à la première question (comment a-t-il collaboré ?). On voit les changements, parfois subtils et parfois abrupts, dans les articles d'Hubermont et comment il rapproche de « l'Ordre Nouveau ». En revanche, c'est le lecteur qui doit répondre à la deuxième question (pourquoi a-t-il collaboré ?). Il manque d'analyse profond de ce changement, mais il me semble que ce soit fait exprès. Les chercheurs ne veulent pas donner de réponses catégoriques ; c'est évident puisqu'on voit le point d'interrogation souvent dans ce livre. Ce n'est pas nécessairement un point négatif, puisqu'il l'on fait penser et poser des questions. J'avais rencontré cette phénomène plusieurs fois : un écrivain ou un intellectuel progressiste change la peau en face des circonstances qui mettent ses convictions auparavant exprimées à l'épreuve. En lisant sur Hubermont, j'ai développé une idée qui peut donner une partie de la réponse : peut-être est-il le désir d'un auteur, journaliste, acteur, etc. d'être individuellement reconnu, différent, avant-gardiste qui l'empêche d'engager avec les « foules » quand c'est le temps pour le faire. On trouve des traces de cela chez Hubermont même avant la guerre, quand il signe le manifeste du Groupe du lundi.

En retournant vers le livre, je le trouve pertinent à nos jours, puisque l'on trouve des similarités très inquiétantes entre le discours des collaborateurs avec les nazis et ceux des porte-paroles, officiels ou pas, de l'extrême droite et les néo-fascistes.

Encore une fois, je remercie M.E.O. pour le livre et la lettre gentille que j'ai trouvé dedans.
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