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Critique de MAPATOU


La narratrice, alors âgée de 8 ans, remarque lors d'un dîner chez un oncle un petit tableau, « un petit tableau de rien du tout » représentant une jeune mauresque. Ce portrait l'attire, comme s'il avait quelque chose à lui révéler.

A son grand étonnement, les convives réunis autour de la table ne veulent pas répondre à sa question : qui a peint ce tableau ? Bien au contraire, un grand sentiment de malaise semble se déployer.

Ce n'est qu'arrivée à la trentaine, que la jeune femme va découvrir que c'est une de ses grands-tantes, Yo Laur, qui est l'auteure de ce portrait. Elle va alors partir sur les traces de cette ancêtre dont personne ne parle.

Elle va ainsi découvrir que Yo Laur était une artiste connue à son époque, notamment pour ses scènes de chats et dans sa maturité ses portraits de femmes peints à Alger.

Dans le même temps, la jeune femme mène une recherche sur l'identité de son père biologique.

L'auteure donne la parole à tour de rôle dans de courts chapitres successifs à la narratrice et à Yo Laur. On découvre que cette artiste était une femme éprise de liberté, qui a dû batailler ferme contre son milieu bourgeois pour mener sa vie comme elle l'entendait. Elle était persuadée que la Vie n'attend pas : » Telle est la leçon du moment : il ne faut jamais attendre. Il convient de se précipiter sur tout, de cueillir les rencontres sans délai, d'aimer à n'en plus finir, dans la démesure, de ne jamais avoir peur de l'excès, mais au contraire de l'aimer jusqu'à l'ivresse. Il est la vie. La vie n'est pas l'attente ni la pudeur. Elle n'est pas douce. Avec les dents, il faut tout lui arracher ; avec les crocs, il faut tout dévorer, tout salir, semer le bazar partout jusqu'à s'abîmer la peau, se bousiller les os, sinon à quoi bon ? »

Yo Laur est le pseudonyme que s'est choisi Laure, Alice, Yvonne Brunel pour bien se différencier des tableaux de son père, artiste reconnu à la fin du 19ème siècle. On peut trouver des photos de ses toiles, notamment sur des sites d'enchères américains car elle est très côtée aux Etats-Unis alors que complètement oubliée en France.

» Je suis ici pour vaincre la nuit » est un remarquable portrait d'une femme qui est restée fidèle à ses convictions jusqu'au bout. Elle a été déportée à Ravensbrück en Août 1944 alors qu'elle est âgée de 66 ans et s'y éteindra le 10 Novembre 1944.

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