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Critique de sylviedoc


Exercice très périlleux que de rédiger une critique sur ce livre après (@Kielosa, mon érudit ami, qui me l'a si gentiment fait parvenir pendant le confinement. Merci à toi Jean-Pierre, d'avoir par cet envoi mis fin à ma disette littéraire à ce moment critique !
« Sous le règne de la reine de Perse » n'est pas un roman facile, et personnellement je ne pense pas que cet ouvrage soit à la portée d'un adolescent, ou alors il faudrait qu'il soit vraiment féru de lecture !En effet, même s'il est narré par quatre jeunes filles entre enfance et adolescence, la langue employée est souvent assez recherchée, et les tournures de phrases ne ressemblent guère à celles employées de nos jours.
La version traduite que j'ai lue compte 5 parties, chacune étant centrée sur un membre de cette famille comptant trois générations vivant sous le même toit, de façon permanente pour certains, plus sporadiquement pour d'autres. Lil, la grand-mère, régente cette grande tribu composée en majorité de femmes. La Reine de Perse, c'est elle, qui ne manque pas de rappeler à chacun où est sa place, et qui distribue ses faveurs (ou des subsides) selon son bon vouloir. Née pauvre dans l'Ohio de la fin du dix-neuvième siècle, elle épouse Jacob Krauss à 17 ans, et subit pendant 20 ans une vie de travail ponctuée des naissances de ses 5 filles (et deux garçons qui ne vivront pas). Mais un jour, sa vie va changer...
La première partie, « Célia », décrit l'adolescence des filles de Libby (Jenny et Celia) et celles de Grace (Anne et Katie). Les quatre jeunes filles sont très proches et se retrouvent régulièrement ensemble dans l'immense ferme de leur grand-mère. La famille de Libby y vit en permanence. Dan, le père, exerce le métier de boucher. C'est un homme conciliant, qui fait de son mieux pour maintenir l'harmonie au sein de cette famille tumultueuse. Sa fille Celia, très belle, commence à attirer les garçons du voisinage qui tournent autour comme des mouches...ce qui cause bien du souci aux femmes de la dynastie.
La seconde partie « Grand-père », nous en apprend plus sur le mari de Lil, qui vit de manière quasi-autonome sur la propriété, plus proche de ses vaches que des humains. Une certaine complicité le lie tout de même à ses petites-filles, et c'est à travers le prisme de leur regard que nous découvrons ses différentes facettes.
C'est ensuite sur « Grace et Neil », les parents d'Anne et Katie que se focalise la troisième partie, plus tragique, puisque le lecteur connaît déjà à ce moment-là quelques éléments à leur sujet.
La quatrième partie « Elinor », s'intéresse à une autre des cinq filles de Lil, au destin complètement différent de ses soeurs, ce qui ne l'empêche de revenir régulièrement vers la ferme familiale.
Et enfin, la dernière partie « Grand-mère », complète cette chronique en se recentrant sur celle autour de qui on se retrouve, le pilier au caractère bien trempé qui n'en fait qu'à sa tête, mais qui, à sa façon, a su maintenir une certaine cohésion dans cette famille secouée par les aléas de la vie.
Un joli roman initiatique, où ce sont les petites-filles de Lil qui nous racontent leur vision de la société au sein de laquelle elles vivent, et nous présentent la famille au travers de leurs jeux et leurs expériences. le roman n'est pas linéaire, on saute d'une époque à l'autre, il y a des histoires dans l'histoire, mais on ne s'y perd pas et on découvre avec plaisir les travers des uns et des autres. Je ne me suis pas vraiment attachée à l'un ou l'autre des personnages, ils sont trop nombreux pour cela.
Mais j'ai éprouvé de l'admiration pour Lil, qui a su mener sa barque intelligemment, là où d'autres se seraient fait berner.
Le contexte historique reste très local, on ne fait que rarement mention de ce qui se passe ailleurs que dans la petite ville où vit la famille. Mais on se représente parfaitement le quotidien des années 50 dans ce coin de l'Ohio, grâce aux nombreuses descriptions qui émaillent le récit.
Au final, une lecture plaisante, malgré la traduction parfois un peu hasardeuse. Mais pas un roman qui passionnerait les jeunes lecteurs d'aujourd'hui, n'en déplaise à mon ami Kielosa !
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