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Critique de jeepax


Présenté en grande partie sous forme d'entretiens, « Une histoire de haute fidélité (1945-1984) » de Thérèse Chasseguet tente de mettre en avant l'image du patron bienveillant et visionnaire de la légendaire maison de disques française Barclay, décédé en 2005, mais aussi son côté humain voire paternel, au travers de témoignages d'artistes, arrangeurs et techniciens qui ont travaillé pour le sémillant Édouard Ruault : le chanteur Michel Delpech (disparu l'année dernière), l'ingénieur du son Gerhard Lehner, le compositeur et arrangeur Jean-Michel Defaye et quelques autres, jusqu'à sa propre secrétaire, Denise Molvinger. Les aspects controversés du personnage et de son entreprise sont cependant largement occultés pour ne laisser transparaître que la face reluisante de la médaille. L'écriture de l'auteure elle-même (qui fut cheffe de projet artistique dans la maison de disques), chargée de superlatifs à l'égard de Barclay, est presque toute entière dédiée à cette opération de « réhabilitation ». Les entretiens sont d'ailleurs parfois assez orientés et on peut regretter cette marche forcée vers la glorification du label qui a vu passer Ferré, Brel, Aznavour et tant d'autres, ainsi que de son fondateur, au détriment d'une chronique plus nuancée. Il reste que cet ouvrage, somme toute assez court, présente des personnages plutôt attachants et illustre bien le côté « grande famille » des disques Barclay, même si certains jalons de l'histoire sont quasiment passés sous silence, comme la mort tragique de sa seconde épouse Nicole, qui joua un rôle déterminant dans l'entreprise, ou les frasques sentimentales de cette figure du monde de la musique. A vouloir à tout prix prendre le contre-pied des clichés communément véhiculés par les médias, Thérèse Chasseguet tombe dans le même travers que les tabloïds : donner une image monochrome d'Eddy Barclay, pas plus réaliste finalement que celle du jet-setteur aux multiples femmes.
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