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Critique de Xialyd


Bon, pour commencer, j'ai redécouvert cette œuvre culte du Romantisme en la piochant dans ma bibliothèque. Œuvre que je n'avais plus ressortie depuis le lycée au moins et dont je ne me rappelais rien malgré nombreuse annotations inscrites probablement par mes soins il y a environ dix ans.
C'est donc avec une curiosité nouvelle et plus de maturité (je l'espère) que je m'y suis replongée.
Tout d'abord je suis juste enchantée par le style de Chateaubriand. Sa poésie est vraiment magnifique. Je ne suis pas une fervente admiratrice des descriptions sans fin mais les siennes sont très bien dosées et magnifiques. Il nous fait naviguer à travers différents tableaux tout le long du récit.
Dans le fond, l'auteur nous dépeint ce fameux " mal du siècle", la solitude et la passion soufflée par le tragique. Soufflée car mauvaise et pour "punir".
Atala morte pensant qu'elle ne pouvait pas survivre en brisant ses vœux de chasteté promis à sa mère pour l'amour de Chactas, au point de se suicider ayant recourt à l'ultime pêché si je puis dire. Amélie prenant le voile pour s'éloigner de son frère qu'elle semble aimer d'un amour ambiguë et qui la plonge elle-même dans la mélancolie dont elle était venue le sortir. René qui semble châtié par la mort de cette sœur qui avait tout donné de sa bonté pour aidée ses paires malades au couvent.
Ce sont de belles histoires tristes et touchantes mais hélas, je n'ai pas toujours adhéré. Pourquoi ? Je vais être franche : je ne suis pas du tout portée sur la religion. Et le fil porteur de cette œuvre c'est la foi en Dieu et Jésus-Christ. Je me remets dans le contexte de l'histoire et dans l"époque où elle a été écrite. Je prends du recul. Je sais que je pense en femme du 21ème siècle occidentale mais c'est dur.
Ces personnages sont tellement religieux et au final ils ne sont pas heureux. Attention, je ne veux pas lancer de polémique ou de débat. J'essaie juste d'établir une observation. Seul Chactas en bon sage, a pu vivre avec son passé en se tournant vers la religion comme promos à sa bien-aimée Atala. Atala que j'ai d'ailleurs trouvé extrêmement intéressante, m'attendant à une jeune fille très passive cantonnée à son rôle de femme de l'époque. A sa façon, elle était très...présente, forte et courageuse. Plusieurs fois elle a aidé Chactas, restant maîtresse d'elle-même, le guidant, soignant ses blessures. J'ai été attristée qu'elle ne parle pas de son histoire plus tôt.
René est totalement blasé de ce qui l'entoure alors que le feu de la jeunesse devrait le consumer. C'est le mal de son époque du moins pour un jeune homme de sa condition qui n'est certainement pas celle de la paysannerie, de plus inspirée par celle de l'auteur. Je trouve intéressant de pouvoir faire un pendant de notre époque. Ce genre de mal n'a pas si disparu que cela. J'en reviens à lui : son histoire avec sa soeur, son amour sororal est... étrange. Est-il question d'une forme d'inceste ? Suis-je tellement "dérangée" par toute cette "vertu religieuse" que j'y cherche autre chose dans ce récit ? lol Bref. Du coup cela me rend ce duo/couple très attachant et peut-être un peu moins niais que celui de Chactas/Atala.
J'ai été frappée par la description de la prise du voile d'Amélie. On y voit presque une cérémonie funèbre. Le renoncement d'Amélie, la mort de sa vie de "pécheresse" (enfin moi je la trouve parfaitement pure cette jeune fille, malgré tout ça), le désespoir palpable de Renée. Moi j'y vois aussi une cérémonie nuptiale. Amélie prend Dieu comme époux . Et la façon dont René s'effondre pourrait presque s'apparenter à l'amant brisé face à une union dont il n'est pas le marié et ne le sera jamais. Je me serais presque attendue à entendre le célèbre " si quelqu'un s'oppose à ce mariage, qu'il parle maintenant ou se taise à jamais".
Bref, comme vous l'aurez remarqué c'est la suite d'Atala qui m'a le plus marquée sans doute pour son petit parfum de scandale qui n'y est peut-être pas ? Et pour cette torture psychologique qui tourmentent les personnages. (Comme je l'ai déjà dit ailleurs, je ne suis pas fan des personnages TROP torturés, on tombe facilement dans le cliché, mais ici j'ai bien aimé ). Et qui du coup me rend les personnages plus humains à leur manière de l'époque. Chactas et Atala sont trop proche de saints. Atala est d'ailleurs souvent qualifiée de la sorte dans le roman.
Pour finir, bien qu'il soit trop religieux pour moi, je recommande ce livre pour la culture générale et pour le style de l'auteur qui est un joli trésor.
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