Ce deuxième tome comprend les livres XIII à XXIV, une partie des Mémoires essentiellement consacrée à
Bonaparte. Ayant une haute idée de sa personne,
Chateaubriand dresse un parallèle entre celui qui fit trembler l'Europe entière au début du XIXe siècle et lui-même. Malgré les nombreux reproches que
Chateaubriand adresse à
Bonaparte, il ne peut cacher la fascination que le tyran exerça sur lui. Mais parler de
Bonaparte permet indirectement de se mettre en scène soi-même. On sent bien que
Chateaubriand cherche à prendre sa part de la gloire posthume de
Bonaparte. Bien qu'il soit probablement sûr que ce dernier ne se soit jamais soucié de l'auteur du "Génie de Christianisme", à la lecture de ces pages, on pourrait croire l'inverse.
Si tout cela prête à rire, et malgré ses accents réactionnaires (
Chateaubriand n'aura jamais digéré
Voltaire !) ces Mémoires n'en gardent pas moins un caractère épique et magistral à travers la description des campagnes napoléoniennes, avec notamment des passages grandioses sur la retraite de Russie.
Comme quoi, il y a de tout dans
Chateaubriand : on s'irrite, ensuite on rit un bon coup et quelques lignes plus loin on s'émerveille de cette si rare poésie.
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