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Critique de Arakasi


Quentin, Manoir et Hugo. le premier est un inadapté chronique, incapable de conserver un travail et dégringolant petit à petit les échelons de la société jusqu'au vide abyssal de la rue. le deuxième est un fonctionnaire terne et effacé, englué dans la nostalgie poisseuse de son enfance, période bénie d'avant la bombe qui a rasé sa maison et tué sa mère. le troisième, écrivain raté et bibliothécaire démotivé, s'enfonce dans la solitude dans un petit pavillon de banlieue, en compagnie de ses deux chiens. Par la grâce d'un hasard singulier, tous trois vont se croiser et unir leurs solitudes, le temps de quelques mois, dans une vieille maison désaffectée. Survient une femme, Louise, jeune, pas bien belle, accrochée à sa guitare comme à ses rêves de gloire musicale. Trois hommes, une femme. du drame en perspective, me diriez-vous ! Et bien pas forcément. Plutôt un long désenchantement, un lent glissement vers le néant, rythmé par quelques lueurs d'espoir vite évanouis. On n'est pas dans la tragédie, mais qu'est-ce que c'est déprimant tout de même…

C'est le problème quand on commence par l'excellence, la suite déçoit toujours un peu ! Pourtant, bien que moins riche et imaginatif que le splendide « L'autre rive », « La faculté des songes » n'est pas dénué d'intérêt pour autant. Il s'en dégage un certain charme, las et mélancolique, celui des rêves évanouis et des ambitions déçues. le génie de Châteaureynaud est d'avoir rendu terriblement attachants ces trois loosers, personnages bien ternes pourtant au premier regard. On les aime bien, on les prend en pitié et ils nous font un peu peur aussi car on ne peut s'empêcher de penser qu'il s'en faudrait peut-être que d'un cheveu pour que nous sombrions comme eux. Pas mon livre préféré de cet auteur, mais un beau roman tout de même, portant sur un sujet particulièrement difficile.
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