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Critique de Hiroyuko


Suite aux conseils de Siabelle, je me suis plongé dans la lecture du deuxième tome d’Autre-Monde : Malronce. L’histoire suit donc en ligne droite ce qu’on a laissé derrière nous dans le tome 1, c’est-à-dire nos héros faisant route vers le sud.

Passée la « légère » déception du premier tome, on en a ici un meilleur. La ressemblance avec Harry Potter semble avoir largement fondu et on se retrouve avec un livre agréable à lire dans l’ensemble, mais toujours avec quelques défauts.

J’ai trouvé le déroulement de l’histoire plus prenant que dans le premier tome, plus intéressant aussi, notamment grâce aux différentes rencontres que font les protagonistes. Et malgré quelques incohérences, le tout est bien raconté ; il y a de très bonnes idées et celles-ci peuvent être très bien mises en place, comme le déroulement de la « rencontre » entre Ambre et le Buveur d’Innocence par exemple (et ce qui s’ensuit), ou encore l’histoire des Chloropanphyles et l’idée de la mer sèche. D’ailleurs le mystère concernant cette « nation » pannesque est prenante et leur mode de vie est fascinant.

Dès le départ, et ce jusqu’aux deux-tiers du livre, on sent que Tobias et Ambre n’ont pas un grand rôle à jouer : ils ne font que suivre et obéir à Matt qui sait tout mieux que tout le monde, comme dans le premier tome. Leur impact est donc minime et tout se base uniquement sur la peur que ressent Matt de tomber sur le Raupéroden. Leur importance fait un bond énorme lorsqu’ils parviennent tous les trois à Babylone : c’est là que la débrouillardise et l’intelligence des deux acolytes se dévoile clairement, sans la barrière du héros. Certes ils font des erreurs de jugement, tout comme lorsque c’est Matt qui prend des décisions (sauf que lui, c'est plus par manque de réflexion), mais on ressent leur débrouillardise et leur envie de réussir. Je ne me suis pas attaché aux personnages lors du premier tome, et je n’y suis pas arrivé ici non plus, bien que je les apprécie beaucoup plus qu’avant (surtout en comparaison avec l’antipathie que suscite en moi Matt) et leurs facettes dévoilées sont agréables à découvrir. Une pensée spéciale pour Tobias...

Bon... Je m’acharne sur Matt en pointant le fait qu’il sache tout et prédise tout : ce n’est que partiellement faux ; à vrai dire, c’est un tic d’écriture que j’ai pu constater dans ces deux tomes : à plusieurs reprises, Maxime Chattam exprime, par la bouche (ou la pensée) de l’un de ses personnages, une situation hypothétique qui se produira quelques pages plus loin. C’est de là que provient mon agacement à l’encontre de Matt. Parfois c’est une réflexion logique (de cause à effet) qu’exprime le personnage, souvent c’est un raisonnement inutile ou sorti de nulle part. Et le défaut de ce « tic » est que l’effet de surprise disparait.
Pour donner un petit exemple : le Raupéroden s’éloigne de la trame pendant une partie importante du livre (normal, les héros ont autre chose à faire) mais, vers la fin du livre, on en reparle en répétant tout ce que le lecteur sait déjà (et qu’il n’est vraiment pas nécessaire de raconter aux autres personnages, surtout en voyant ce que ça a rapporté) et... Ah ben tiens ! Je ne m’attendais pas du tout à le voir débarquer à la page suivante... Ce n’est pas l’exemple parfait, mais c’est celui dont je me souviens le mieux.

Mais outre ce fait, voici le genre de réflexion qui me fait détester Matt : à un certain moment il pense à son ami Tobias et se dit que si lui-même, Matt, venait à mourir, Tobias serait perdu et ne saurait pas se débrouiller seul. On se doute que c’est une façon pour dire que Matt tient beaucoup à son ami et vice-versa, mais en lisant ce passage, j’ai été écœuré par ce personnage (plus que dans le premier tome). Je me suis demandé si ses chevilles n’avaient pas un peu gonflé après cette longue marche... Bref, certainement une question d’interprétation, mais voilà !

L’Altération de Tobias était prévisible dès le premier tome, mais par contre j’ai été agréablement surpris en ce qui concerne la révélation sur la quête des peaux. Pour ne pas spoiler, je ne peux malheureusement pas décrire ce qui m’a surpris, mais je peux dire que c’était vraiment plaisant de se tromper et de se dire que l’auteur a vraiment bien mené sa barque.

En bref, j’ai trouvé le livre un cran au-dessus du premier tome, mais toujours avec certains petits défauts (beaucoup moins nombreux à mon avis). L’histoire et l’univers sont intéressants jusqu’à Babylone, après quoi j’ai eu plus de mal à accrocher. Certaines incohérences, des défauts narratifs, des schémas répétitifs et toujours cette prévision d’événements que je trouve insupportable et une fin un peu trop vite envoyée m’ont un peu gâché le plaisir.

Bien meilleur que son prédécesseur, ce tome est à conseiller à ceux qui ont lu le premier. Bien qu’il ne reste pas impérissable, la qualité augmente et peut présager d’un troisième tome supérieur encore.

J’y vais ou j’y vais pas ?

Hiroyuko.
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