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Critique de deidamie
« Bonjour les Babélionautes ! Aujourd'hui, c'est nostalgie, avec un auteur que nous n'avons pas lu depuis… pfiouh ! des siècles : Georges Chaulet avec le retour de Fantômette. J'ai pensé que c'était le titre idéal pour m'y remettre après toutes ces années.
-Elle est moche, cette couverture ! Et le dessin au dos aussi !
-Oh, moi, je trouve mignon le regard direct au lecteur et la complicité demandée par le signe de Fantômette… c'est comme si on allait l'aider à vivre ses aventures ! Je suis cependant obligée d'aller dans ton sens, je ne raffole pas du trait.
Or donc, le diabolique Furet s'évade de prison avec ses deux sbires et enlève Boulotte pour faire chanter Fantômette ! Comment l'héroïne masquée préférée de notre enfance va-t-elle se tirer de ce guêpier ?
-« Héroïne masquée préférée », c'était pas dur : c'était la seule qu'on connaissait.
-Oui bon, ça va. Bref, j'ai retrouvé avec plaisir la patte de Chaulet. Il s'est modernisé, est passé à l'euro, à Internet et maîtrise bien l'effet de ce dernier, ce qui donne prétexte à moult blagues désopilantes. J'ai également apprécié les interventions de Mlle Bigoudi, l'institutrice.
Et surtout, surtout… quelle classe, ce Georges ! Quel style !
-Le style ? Dans un bouquin pour enfants ? Meuh non !
-Meuh si ! Je l'avais déjà remarqué petite, il prend soin de mettre de jolis mots différents dans chaque roman, en prenant soin de les expliquer. C'est lui qui m'a appris « plexus solaire ». Adulte, non seulement je constate qu'il continue, mais aussi qu'il écrit un excellent français. Tiens, regarde, là, il y a le mot « denture » ! C'est merveilleux, j'en pleurerais de bonheur ! Merci, M. Chaulet, merci !
-J'vois pas bien le merveilleux, là-dedans, et en plus, on dit « dentition » !
*rugit*-NOOOOON !
-Oulà, Déidamie, rentre les griffes, ça pique !
-Nooon, on ne dit pas « dentition » ! On ne dit pas « ossation », on dit « ossature » ! On ne dit pas « avention », on dit « aventure » !
-… On ne dit pas « tentation », on dit « tenture » ?
-GRRRRGRRHHHRRRHH !
-Ca va, c'était pour rigoler ! On peut plus rien dire ! Sans déc', Déidamie, pourquoi c'est si important ?
-Parce que j'adore quand on utilise le bon mot pour dire la bonne chose ! « Dentition », c'est la phase où les bébés souffrent l'enfer parce que leurs dents poussent. Comme la « musculation », qui désigne l'activité de se muscler. « Denture », c'est le résultat, l'ensemble formé des dents, comme la musculature l'est pour les muscles.
Tu doutais plus haut de la classe de M. Chaulet parce qu'il écrit un roman jeunesse et divertissant. C'est vrai, Fantômette est un divertissement : une prose résolument humoristique, bourrée de jeux de mots, de calembours et de plaisanteries en tout genre, l'auteur ne cesse de parodier notre réalité...
Cependant, divertissement n'est pas synonyme de médiocrité. La prose de Chaulet est également technique. Pas dans le sens où il va vous détailler comment fonctionne le moteur à explosion, mais dans le sens où il sait exactement comment produire tel ou tel effet. Et ça marche, il tape juste. Là encore, il a ravivé des émotions d'enfance.
-Moi, ce que je trouve raté, c'est cette sorte de situation initiale.
-C'est-à-dire ?
-Ces trois filles, Ficelle, Boulotte et Françoise ! Elles sont grandes, mais elles vont encore en primaire. Jamais compris. Et puis, autant je les trouvais marrantes gamine, autant aujourd'hui je rigole un peu moins de leur folie.
Ficelle et Boulotte ne représentent que des faire-valoir pour Françoise. Elles sont tellement caricaturales que je trouve leur amitié complètement improbable. D'ailleurs, dans ce tome, Françoise lance une phrase dure pour elles deux, cela m'a fort surprise.
-Mmmh… tu n'as pas tort… mais peut-être que cet excès est nécessaire pour rendre leurs répliques hilarantes ?
-Sans doute, mais ça me gêne vaguement.
-Quoi qu'il en soit, Fantômette reste un divertissement de fort bonne qualité littéraire. Je suis bien décidée à en lire et relire d'autres. »
-Elle est moche, cette couverture ! Et le dessin au dos aussi !
-Oh, moi, je trouve mignon le regard direct au lecteur et la complicité demandée par le signe de Fantômette… c'est comme si on allait l'aider à vivre ses aventures ! Je suis cependant obligée d'aller dans ton sens, je ne raffole pas du trait.
Or donc, le diabolique Furet s'évade de prison avec ses deux sbires et enlève Boulotte pour faire chanter Fantômette ! Comment l'héroïne masquée préférée de notre enfance va-t-elle se tirer de ce guêpier ?
-« Héroïne masquée préférée », c'était pas dur : c'était la seule qu'on connaissait.
-Oui bon, ça va. Bref, j'ai retrouvé avec plaisir la patte de Chaulet. Il s'est modernisé, est passé à l'euro, à Internet et maîtrise bien l'effet de ce dernier, ce qui donne prétexte à moult blagues désopilantes. J'ai également apprécié les interventions de Mlle Bigoudi, l'institutrice.
Et surtout, surtout… quelle classe, ce Georges ! Quel style !
-Le style ? Dans un bouquin pour enfants ? Meuh non !
-Meuh si ! Je l'avais déjà remarqué petite, il prend soin de mettre de jolis mots différents dans chaque roman, en prenant soin de les expliquer. C'est lui qui m'a appris « plexus solaire ». Adulte, non seulement je constate qu'il continue, mais aussi qu'il écrit un excellent français. Tiens, regarde, là, il y a le mot « denture » ! C'est merveilleux, j'en pleurerais de bonheur ! Merci, M. Chaulet, merci !
-J'vois pas bien le merveilleux, là-dedans, et en plus, on dit « dentition » !
*rugit*-NOOOOON !
-Oulà, Déidamie, rentre les griffes, ça pique !
-Nooon, on ne dit pas « dentition » ! On ne dit pas « ossation », on dit « ossature » ! On ne dit pas « avention », on dit « aventure » !
-… On ne dit pas « tentation », on dit « tenture » ?
-GRRRRGRRHHHRRRHH !
-Ca va, c'était pour rigoler ! On peut plus rien dire ! Sans déc', Déidamie, pourquoi c'est si important ?
-Parce que j'adore quand on utilise le bon mot pour dire la bonne chose ! « Dentition », c'est la phase où les bébés souffrent l'enfer parce que leurs dents poussent. Comme la « musculation », qui désigne l'activité de se muscler. « Denture », c'est le résultat, l'ensemble formé des dents, comme la musculature l'est pour les muscles.
Tu doutais plus haut de la classe de M. Chaulet parce qu'il écrit un roman jeunesse et divertissant. C'est vrai, Fantômette est un divertissement : une prose résolument humoristique, bourrée de jeux de mots, de calembours et de plaisanteries en tout genre, l'auteur ne cesse de parodier notre réalité...
Cependant, divertissement n'est pas synonyme de médiocrité. La prose de Chaulet est également technique. Pas dans le sens où il va vous détailler comment fonctionne le moteur à explosion, mais dans le sens où il sait exactement comment produire tel ou tel effet. Et ça marche, il tape juste. Là encore, il a ravivé des émotions d'enfance.
-Moi, ce que je trouve raté, c'est cette sorte de situation initiale.
-C'est-à-dire ?
-Ces trois filles, Ficelle, Boulotte et Françoise ! Elles sont grandes, mais elles vont encore en primaire. Jamais compris. Et puis, autant je les trouvais marrantes gamine, autant aujourd'hui je rigole un peu moins de leur folie.
Ficelle et Boulotte ne représentent que des faire-valoir pour Françoise. Elles sont tellement caricaturales que je trouve leur amitié complètement improbable. D'ailleurs, dans ce tome, Françoise lance une phrase dure pour elles deux, cela m'a fort surprise.
-Mmmh… tu n'as pas tort… mais peut-être que cet excès est nécessaire pour rendre leurs répliques hilarantes ?
-Sans doute, mais ça me gêne vaguement.
-Quoi qu'il en soit, Fantômette reste un divertissement de fort bonne qualité littéraire. Je suis bien décidée à en lire et relire d'autres. »
