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Critique de Davjo



Un très court essai d'une densité surprenante, comme une bille de plomb qui viendrait étoiler la surface vitrée du réel ou creuser un profond cratère dans le sable...
L'auteur vit dans une zone périurbaine. le magazine culturel Télérama consacre un dossier à cette zone et éveille l'envie de l'auteur de la défendre.
« Qui sont-ils, ces journalistes centralisés pour décréter la laideur de notre périurbanité ? »
Par l'observation et le questionnement, il tente alors de se dégager de la gangue d'un quotidien standardisé, se dépêtrer de la camisole sociale du citoyen ordinaire. Comme un homme qui crierait: je ne suis pas un stéréotype, à l'image du Prisonnier (la série): je ne suis pas un numéro.
Le sociologue se veut modeste et questionne ce qu'il vit au quotidien en ingénu. Sa remise en cause produit un effet stimulant sur le cerveau du lecteur, comme s'il traçait une fenêtre imaginaire et nous invitait à l'observation. En plus, il ne cherche pas à être plus intelligent, il subodore seulement, il met en scène son introspection, avec ses faiblesses (provoquer un malentendu avec un groupe d'inconnus, accuser faussement les enfants).
Son sujet : la vie périurbaine. Défaire l'idée que tout irait de soi.
Y a-t-il une intention cachée, une machination ourdie par des urbanistes et des politiques dans ce monde élaboré par des hommes pour d'autres hommes ?



Sur 23 pages, on s'interrogera sur la perception de deux poules blanches qui occupent indument une grande parcelle, sur les sujets de conversation des cadres de l'aéronautique, sur l'effet clair de lune produit l'éclairage urbain. Est-ce normal de vivre à coté d'un patatoïde explosif ? Comment se comporter quand on rencontre un ancien condisciple dans la médiathèque de la ville ? Est-ce logique de remplacer un joli (ou moche) bois de hêtres par un écoquartier en bois, de reconstituer une ferme dans la galerie marchande l'hypermarché ? Qui a caillassé l'âne qui dérange le voisinage par ses braiements, est-ce la voisine pleine d'animosité ? Il s'interroge sur les zones de franchise et la clandestinité comme une aire dévolue aux rencontres homosexuelles. Il s'interroge sur la logique et les jugements de classe, sur le pouvoir d'achat...Il note
Les êtres que l'on relie à des lieux de façon régulière ont du mal à exister ailleurs. Quelle est le mystère de cette maison aux volets clos depuis des années ?

La lecture de ce petit livre rassure le lecteur, le langage recherché de Chauvier cherche à mettre en mots le monde banal qui est sous nos yeux. En le poussant dans ses retranchements, il le domestique un peu. le verbe console.
Lien : http://killing-ego.blogspot...
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