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Critique de Cigale17


Un petit orphelin de 5 ans au visage d'ange agrémenté d'un sourire permanent se trouve au bord d'une route, dans les bras de sa grand-mère. Ils sont venus pour voir passer la reine Marie-Antoinette. La reine, qui n'a pas encore d'enfant, recueille parfois de petits pauvres pour les élever auprès d'elle. C'est ce qui va arriver à Martin : contre un peu d'argent donné à la grand-mère, la reine emmène Martin à Versailles. Mais elle se lasse vite de cet enfant quasi mutique au sourire figé. Il passe de mains en mains. On lui impose diverses activités dans lesquelles il se montre maladroit. On lui découvre un don avec les animaux. Il travaille à la construction du « hameau » de la reine et il se retrouve vacher à la ferme-jouet de Marie-Antoinette, Trianon.
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À la fin du roman, Christian Chavassieux nous propose des « Repères chronologiques » bien utiles pour s'y retrouver dans cette époque troublée. Non que le parcours de Martin soit difficile à suivre, mais parce que le jeune homme subit, la plupart du temps, les conséquences des événements historiques sans avoir eu connaissance de leur déroulement. On vit la Révolution par les yeux de l'homme de la rue, de celui qui n'a pas une vision d'ensemble de la situation. Dans la première partie, « En ce pays-ci (1777-1789) », on suit Martin à Versailles et à Trianon, dans la vie quotidienne d'un petit monde exploité, mais aussi favorisé par rapport à beaucoup d'autres individus de leur « condition ». Dans la deuxième partie, « Un air de bonheur (1789-1790) », Martin arrive à Paris, dans un univers nouveau pour lui. Il travaillera dans les cuisines d'un grand restaurant puis chez un architecte plein de compréhension et de générosité. On le verra aussi tomber amoureux de Marianne. Dans la troisième partie, « La Grande Sauvage (1791-1794) », on retrouve un Martin transformé, une homme que le lecteur ne reconnaît pas et qui ne se reconnaît pas lui-même. On apprendra pourquoi dans le bouleversant et puissant monologue intérieur du chapitre 8, le plus long de tous. On ne peut qu'être rempli de compassion pour Martin et partager son désarroi.
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Christian Chavassieux nous propose aussi des « Notes » passionnantes et pleines d'humour sur les recherches qu'il a effectuées pour écrire La Vie volée de Martin Sourire, des explications sur le « Vocabulaire » ainsi qu'un glossaire, et des renseignements sur les « Personnalités » qui traversent le roman, tant ceux qui jouent un rôle important que ceux qui ne font que passer. Et puis il y a comme toujours l'écriture inimitable de Christian Chavassieux : la richesse du vocabulaire, le mot que vous ne connaissiez pas et que vous comprenez quand même (si ce n'est pas le cas, référez-vous au glossaire), les descriptions magnifiques, le talent de susciter l'empathie… Un style qui vous donne à voir la vie quotidienne de cette époque grâce à quantité de détails qui pour la plupart m'étaient inconnus. J'ai adoré ce roman d'apprentissage aussi dépaysant que passionnant et instructif !
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