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Critique de Nadael


Lorsqu'on entre dans le roman, une atmosphère lourde et ombrageuse nous assaille. Dans une voiture banalisée, le capitaine Janis-Pearl Marteen et son jeune coéquipier de la brigade de protection des mineurs sont en planque, enquêtant sur un réseau de prostitution d'enfants. Bien qu'on lui est retiré cette investigation, Janis ne lâche pas l'affaire, obstinément. Mais les voilà découverts, tout va très vite, pas le temps de réfléchir, son partenaire trop fougueux reçoit une balle et meurt sur le coup.
L'existence de Janis va prendre un tournant qu'elle-même n'aurait jamais soupçonné. Alors qu'elle prend la décision de quitter la police, elle hérite de la fortune colossale de son père, qu'elle connaît à peine – ancienne star du rock dans les années soixante-dix –. Des sentiments confus s'emparent de l'ancienne capitaine : à quarante ans, elle se retrouve sans travail, sans parent – sa mère est morte il y a bien longtemps emportée par une overdose – , sans amant, sans enfant... seule avec son chat et beaucoup d' argent.
Elle se souvient alors de Jade – son amie de pensionnat – qui vit dans les Alpilles avec Toni, sa maîtresse. Les deux jeunes femmes sont gérantes d'une maison d'hôtes. Janis prend la route du Sud avec un seul but : chercher une maison, un endroit à elle, au calme, confortable, rassurant et protégé. En attendant de trouver son bonheur, elle logerait chez Jade...
Le rythme du récit ralentit dès l'instant où Janis arrive à destination. le décor a changé, à l'image de sa vie qu'elle souhaite autre. Sa personnalité jusqu'alors dissimulée va peu à peu se dévoiler. Son corps se décrispe doucement, son visage prend plus de lumière. On devine une blessure, une faille, quelque chose qui la ronge à travers son comportement. Mais elle reste insaisissable.
La disparition d'une petite fille, le malaise d'une adolescente battue par son père, un voisin apaisant qui l'aidera à dénicher sa maison idéale, la fuite et le retour de son chat, son instinct de flic, une enfance bien enfouie qui ressurgit, la figure planante de Janis Joplin et celle plus psychédélique de sa mère, la chaleur du soleil et les parfums du sud... pour qu'émergent en elle la force et l'envie de dépasser ses angoisses.
Un roman qui passe de l'ombre à la lumière au fil des pages. Un très beau portrait de femme. Une écriture vive et incisive dans laquelle se dégage pourtant beaucoup de pudeur. J'avais beaucoup aimé le premier roman de Laetitia Chazel, Dégoût, mes impressions d'alors demeurent.

Lien : http://lesmotsdelafin.wordpr..
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