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Critique de Eric76


La guerre ne leur a pas laissé le temps de vivre ensemble, de construire quelque-chose, peut-être d'avoir des enfants. C'est vers cet avenir radieux et somme toute banal que cette jolie jeune femme vêtue d'une robe jaune se rendait à grandes enjambées. Au milieu des décombres et des immeubles éventrés par les bombardements, elle allait rejoindre son amoureux qui l'attendait impatiemment à la lisière d'un pont. Malgré leurs fréquentes disputes et leur incroyable arrogance juvénile, leur amour était fort, tenace, solide.

Il a suffi d'une balle perdue pour que tout s'effondre, que les rêves partent en fumée, que l'avenir se retire sur la pointe des pieds. Sous le soleil féroce, la belle jeune femme agonise tandis que des images de son passé et de son grand amour surgissent.

Peu importe le nom de ces deux beaux amants, peu importe l'endroit, voire même l'époque. Cette histoire est celle de toutes les vies « sacrifiées, rompues, écrasées par la chevauchée des guerres, par les violences issues des croyances perverties et des idéologies défigurées ». Cette histoire est celle de ces guerriers débraillés, crâneurs et dédaigneux, qui se prennent pour des Aigles parce qu'ils portent une arme.

Les mots d'Andrée Chedid ! Des mots denses et simples, chargés de tant d'amour et d'émotion. Je me suis senti perdu, confus, troublé. Et désespérément fataliste aussi. Il suffit de regarder autour de nous et d'écouter les chuchotements résignés de nos aïeux pour savoir que le grand cérémonial des guerriers n'est pas près de s'achever.

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