Citations sur Race rebelle : Lutte dans les quartiers populaires de.. (9)
Il n’y a donc aucune recette possible qui fasse fi de cette contradiction objective qui est celle de l’être social particulier qu’est l’immigration postcoloniale et ses descendants
Le racisme existe et fait donc exister socialement les races
La reproduction transgénérationnelle du stigmate xénophobe » ou pour le dire autrement « A la différence des immigrations du passé, les enfants français des immigrés issus des anciennes colonies continuent à être perçus comme étrangers et immigrés et à être socialement, économiquement et politiquement traités comme tels, cependant que d’autres immigrations non issues des anciennes colonies françaises subissent le même sort (les Turcs par exemple)
Pour la première fois dans l’histoire migratoire française, il existe une question de couleur structurelle. Celle-ci est à la fois un héritage imprévu de la colonisation et une production de la mondialisation capitaliste, dont un des ressorts importants est la bipolarisation inégale Nord-Sud. Cette double source d’héritage et de production du présent conduit à une structuration en couche des Noirs et des Arabes de France : sans-papiers, immigrés avec une carte d’un an renouvelable, immigrés avec une carte de dix ans, Français issus de la colonisation.
Il nous faut donc penser les choses sur deux niveaux différents : dans l’absolu, un Blanc ‘indigénisé’ conserve des privilèges par rapport aux descendants de colonisés, mais à un niveau collectif et massif, il y a bien une unité objective de classe et de race entre Blancs et non-Blancs des quartiers, que l’on peut voir s’exprimer dans les parcours de vie, dans les confrontations quotidiennes, dans l’émeute, pour certains dans des modes d’organisation dits politiques. La difficulté réside dans le fait que l’identification en tant que Blanc ou non-Blanc (et par là l’attribution quotidienne de privilèges) passe par des signes et des différences, qui sont produites aussi bien par le pouvoir que par la résistance. Ces significations, comportements, politiques de la culture et de l’identité, peuvent autant légitimer l’inégalité que participer à sa contestation. En même temps, l’inégalité est la base matérielle à cette prolifération. Il existe une hiérarchie, quand bien même le Blanc s’efforce de l’effacer.
En effet, l’insistance sur les actes de racisme individuel et les ‘opinions’ ouvertement ‘xénophobes’ permettent de renvoyer la question du racisme au domaine des préjugés, de l’ignorance, et occulte l’existence d’un racisme structurel, c’est à dire d’un régime racial qui organise la domination.
Le communautarisme majoritaire blanc a ceci de particulier que ses membres ne se conçoivent pas comme une communauté, mais comme une association d’individus, libres et égaux
le désordre vient principalement du fait qu’en nommant les Blancs nous les renvoyons à leur statut de dominants dans l’ordre social raciste
Parce que le Blanc se pense comme la norme et n’a pas l’habitude d’être désigné, d’être nommé par d’autres, par les Autres.