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Critique de finitysend


Ce roman est dispo en vo , dans un recueil qui contient , Les flots sans rivages , Port éternité , le voyageur de la nuit et qui s'intitule : Alternate realities .
Les flots sans rivages ( Wave Without a Shore ) , existe en français mais seulement dans cette édition épuisée .

C'est un roman assez atypique dans l'oeuvre de C j Cherryh .
C'est un texte qui me fait penser à du Buzzati et c'est aussi bon que si c'était le cas . Fondamentalement , c'est une étude sur le despotisme et sur l'aveuglement structurel de la personnalité du tyran et c'est un traitement assez classique de cette thématique .

Sur un monde un peu à l'écart , un tyran domine une planète dont beaucoup des habitants pensent à tort qu'ils sont libres .
Par ailleurs des extraterrestres y vivent également , avec un statut de parias , un régime de ségrégation qui les maintient radicalement à l'écart .
Ils sont une quantité négligeable .

Comme tous les mondes dressés par l'auteur , ce monde est palpable . Les personnages sont denses et solides , mais comme dans du Buzzati , vous avez ce rien ( ce beaucoup en fait) , qui vous titille et qui vous rappelle constamment que quelque chose ne va pas , que ce n'est pas possible , pas véritablement possible ou bien tout à fait réaliste ... C'est comme une gêne lancinante qui oblige le lecteur à prendre du recul et à réfléchir à la finalité de texte qui est tout de même entêtant .

Deux thèmes principaux se posent .
Celui des parias et du bouc émissaire , celui de l'endoctrinement des masses qui vise à contrôler les discours , les actes et agissements des populations .
Et un troisième enfin qui vient cogner sur les deux autres comme un bélier : Celui de l'affranchissement individuel et spontané de l'individu par la réflexion et l'expérience .

Un tyran imaginé par l'auteur , Fidel dans sa construction , au « Topos « hellénique et classique , ne peut pas faire confiance à son environnement , et comme le dit si bien Platon , le voilà condamné à ne pas avoir d'amis , ainsi que : à « couper toutes les têtes qui dépassent « et qui risqueraient de venir lui faire de l'ombre et de le concurrencer .
Ce personnage tyrannique vat nouer une relation privilégiée avec un sculpteur qui par une oeuvre majeure sera invité à sceller la gloire du régime ainsi que celle du tyran , et par la même occasion de devenir l'ami personnel du puissant . Mais le travail avançant , l'ami sera de moins en moins l'ami au fil du temps et son oeuvre deviendra ultimement un symbole funeste qui viendra participer activement au dénouement du roman .

Le sculpteur sera de fait contraint et dans l'obligation de par les évènements , de voir concrètement les parias et de leur parler au contraire de de ses concitoyens qui ne les voient , ni ne leur parlent .
Ce sera pour lui une découverte gênante qui scellera un tournant dans sa vie , qui était déjà bien bouleversée par de troublantes constatations et de troublantes épreuves et décrets incompréhensibles pour lui .

La peur va fondre et l'absurdité va se simplifier , naturellement dans les remous des vagues qui finiront effectivement par atteindre un rivage où s'échouer , comme il en est habituellement dans un univers normalement constitué .
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