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Critique de Biblioroz


Au nord de l'Ohio, les conditions climatiques sont réellement éprouvantes dans cette région de marais infestés de moustiques responsables de fièvres mortelles. Pour s'extraire de cette boue collante qui s'incruste partout, il faut de puissants dérivatifs afin d'y construire une vie de famille. James, le père, oublie les rudesses de cette vie en se passionnant pour ses pommiers plantés et greffés avec le plus grand soin, et en croquant ses délicieuses pommes reinettes dorées aux notes finales d'ananas.
Sadie, la mère, préfère s'enivrer, se soûler, en abusant de l'eau de vie de pommes.
Les deux époux se livrent une guerre sans merci, pommes à croquer contre pommes à cidre. Et les enfants, enfin ceux qui survivent péniblement à la fièvre dévastatrice, sont d'impuissants spectateurs de cette tension conjugale.

Sur plus de la moitié du roman, je me suis embourbée dans cette gadoue collante en me heurtant à ce couple qui se déchire de manière linéaire, sans évènements notoires qui auraient éveillé ma curiosité. de cette famille noyée dans l'immensité de l'Amérique j'avais, à tort sûrement, espéré autre chose avec cette histoire de pommiers…

La mère est horripilante, elle prend la parole avec ses mots crus, ses réflexions acerbes, sa hargne et sa méchanceté, même envers ses enfants. Je l'ai détestée et si l'auteure a vraiment voulu en faire un être abject, elle a bien réussi ! Sa haine vis-à-vis des pommiers, qui contrairement à elle, ont réussi à s'acclimater, serait presque pathétique si elle n'était pas aussi cruelle.

Pourtant, la structure narrative me plaisait : elle mélange légèrement les époques, introduit des courriers, change de point de vue.
Et puis, la fuite d'un des fils vers l'ouest, sa découverte par un botaniste de sa passion latente pour les arbres, ont réussi à m'éveiller à cette lecture. J'ai aimé flâner au milieu des redwoods, m'arrêter à l'ombre des séquoias géants, ramasser les cônes et déterrer les plants avant leur long voyage vers l'Angleterre.

Et c'est surtout Molly qui a su faire crépiter une étoile supplémentaire. Molly à la poitrine généreuse, sa bonne humeur contagieuse et sa détermination à chercher un brave homme pour embellir sa vie.

Difficultés d'acclimatation des pionniers, passion des arbres, recherche de liens familiaux cruellement distendus, un quilt neuf carrés moultes fois raccommodé qui voyage et devient un lien intergénérationnel, des femmes tendrement entreprenantes ( sauf Sadie !) : finalement, j'ai refermé ce livre sur une note positive et j'en suis ravie !
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