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Critique de Allily


Avant la Kolyma, ce sont les Solovki qui ont été synonyme de souffrances et de mort pour les prisonniers du régime soviétique.

Les îles Solovki étaient occupées historiquement par des moines. Des exilés volontaires remplacés par des prisonniers, anciens officiers, nobles, prostituées, brigands.

Une société protéiforme, allant des privilégiés de l'ancienne Russie tsariste aux habitants des bas-fonds.

Boris Chiriaev, auteur de ce livre, a connu la déportation aux îles Solovki, et survécut.

Il a été déporté dans les premiers temps de l'institution carcérale. Lorsque l'ancienne intelligentsia n'avait pas encore été totalement décimée et se retrouvait dans cet ancien monastère. Donnant à cet emprisonnement des caractéristiques qui ne se retrouveront pas par la suite.

Chiriaev fait le choix de citer les moments où les prisonniers ont réussi à dépasser leur condition terrible pour conserver leur humanité : création d'une compagnie de théâtre ou d'un musée anti-religieux, meilleur moyen de préserver les reliques du monastère au nez et à la barbe des tchékistes.

On ne ressent que très partiellement l'effroi et les souffrances des hommes et des femmes à travers quelques allusions. Quelques scènes qui en sont, d'autant plus, poignantes. 

L'auteur possède une grande foi, il donne donc à son récit un aspect religieux, une épreuve pour s'élever, comme un Golgotha.

Ce roman ne présente pas une structure narrative linéaire mais doit être envisagé comme une série d'instantanés fonctionnels, basés sur l'expérience de Chiriaev. Il n'est pas le mieux indiqué si le lecteur souhaite comprendre le mécanisme des Solovki mais offre une perspective originale de ce qu'a pu être une telle déportation, sur la façon dont les hommes et femmes ont pu transcender la souffrance.
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