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Critique de dvall
Dans cette BD de vulgarisation scientifique, la co-autrice de « Voyage au centre du Microbiote » évoque les affres de l'amputation d'un membre, l'occasion de nous raconter l'histoire des premières prothèses et de nous emmener jusqu'aux questions soulevées par l'humain augmenté, au travers du spectre du transhumanisme.
Fidèle à son trait naïf et épais, à sa mise en couleurs parcimonieuse souvent réduite à des aplats monochromatiques dans les tons orange, bleu-mauve ou vert, l'autrice fait dialoguer deux personnages : un jeune homme accidenté de la route qui perd un bras et doit s'adapter à sa nouvelle vie, et l'incarnation malicieuse d'Ambroise Paré (1510-1590) en personne, maître barbier-chirurgien de son état, que l'on considère volontiers comme l'un des pères de la chirurgie française. « Ce n'est rien de feuilleter les livres, de gazouiller, de caqueter en chaire de chirurgie, si la main ne met en usage ce que la raison ordonne » déclara-t-il. Et c'est sur les champs de bataille qu'Ambroise Paré développera de nouvelles techniques comme les ligatures vasculaires en remplacement des sauvages cautérisations. Alors quel meilleur guide que cet anatomiste et praticien visionnaire pour accompagner notre amputé contemporain tout au long de son douloureux parcours ?
Entre humour décalé et faits scientifiques, l'autrice explique les étapes d'une amputation (antique ou moderne), ce qui différencie les systèmes nerveux sensoriel (toucher) et nociceptif (douleur), le pourquoi des membres fantômes et le comment de la représentation du corps au niveau du cortex cérébral. Il s'agit ensuite de parler des prothèses, depuis l'Antiquité jusqu'à nos jours, et d'ouvrir la réflexion sur l'amélioration de l'être humain. Si la thématique des prothèses est bien amenée, comme un « vis ma vie d'amputé », en revanche j'ai été un peu frustré par le silence autour des progrès en cybernétique, intelligence artificielle et contrôle par la pensée. J'ai aussi trouvé que la partie sur le transhumanisme manquait un peu d'ambition et de développements. « La fabrique des corps » reste cependant un ouvrage très pédagogique et agréable à lire.
Fidèle à son trait naïf et épais, à sa mise en couleurs parcimonieuse souvent réduite à des aplats monochromatiques dans les tons orange, bleu-mauve ou vert, l'autrice fait dialoguer deux personnages : un jeune homme accidenté de la route qui perd un bras et doit s'adapter à sa nouvelle vie, et l'incarnation malicieuse d'Ambroise Paré (1510-1590) en personne, maître barbier-chirurgien de son état, que l'on considère volontiers comme l'un des pères de la chirurgie française. « Ce n'est rien de feuilleter les livres, de gazouiller, de caqueter en chaire de chirurgie, si la main ne met en usage ce que la raison ordonne » déclara-t-il. Et c'est sur les champs de bataille qu'Ambroise Paré développera de nouvelles techniques comme les ligatures vasculaires en remplacement des sauvages cautérisations. Alors quel meilleur guide que cet anatomiste et praticien visionnaire pour accompagner notre amputé contemporain tout au long de son douloureux parcours ?
Entre humour décalé et faits scientifiques, l'autrice explique les étapes d'une amputation (antique ou moderne), ce qui différencie les systèmes nerveux sensoriel (toucher) et nociceptif (douleur), le pourquoi des membres fantômes et le comment de la représentation du corps au niveau du cortex cérébral. Il s'agit ensuite de parler des prothèses, depuis l'Antiquité jusqu'à nos jours, et d'ouvrir la réflexion sur l'amélioration de l'être humain. Si la thématique des prothèses est bien amenée, comme un « vis ma vie d'amputé », en revanche j'ai été un peu frustré par le silence autour des progrès en cybernétique, intelligence artificielle et contrôle par la pensée. J'ai aussi trouvé que la partie sur le transhumanisme manquait un peu d'ambition et de développements. « La fabrique des corps » reste cependant un ouvrage très pédagogique et agréable à lire.
