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Critique de MarquisedeMerteuil


Les Liaisons dangereuses ou le roman de la féminité.

Une féminité à double visage, reflet d'une époque décadente, dans laquelle les vieux principes tendent à se dissoudre peu à peu pour laisser place à une nouvelle société fluctuante.

Triomphe du vice ou de la vertu?
On ne sait pas vraiment finalement, les deux visages du féminin s'affrontent à travers la Marquise de Merteuil, virtuose du libertinage et experte en hypocrisie et la vertueuse Présidente de Tourvel, modèle de douceur et de chasteté.

Au centre de ce couple antithétique, le séduisant Vicomte de Valmont, terrible débauché, profitant à souhait de la faiblesse des femmes, complice de la cruelle Merteuil, mais aussi amoureux de la belle Tourvel (le piège de la vertu se serait-il refermé sur lui?). Un amour qui signera son arrêt de mort ainsi que la fin du couple Merteuil/Valmont...

En marge de ce trio, la très naïve Céclie de Volanges, manipulée par nos deux libertins, qui font d'elle un objet au service de leur vengeance. Déniaisée par Valmont, elle découvre les plaisirs de la chair et devient rapidement avide de sensualité. Pour elle, l'éducation passe par la découverte de son corps et de la jouissance.

Merteuil, elle, revendique une éducation fondée sur l'observation, la réflexion et l'expérience. Elle affirme s'être éduquée elle-même, afin de parvenir à se jouer des hommes et à "venger son sexe". Pour séduire les hommes, il s'agit de feindre la féminité, jouant ainsi sur deux tableaux.

La Marquise, c'est la femme qui désire être l'égale des hommes, qui méprise les autres femmes, celles qui sont faibles. Femme forte, femme ambitieuse, elle fascine autant qu'elle répugne.
Aujourd'hui encore, alors que les choses n'ont finalement pas beaucoup changé, les femmes continuent à s'identifier à ce personnage et à éprouver, le temps de la lecture, un plaisir malsain à cette identification.

Réflexion sur les femmes, l'éducation, les moeurs de l'aristocratie, Laclos traite avec subtilité les thèmes majeurs de son époque, et ce, à travers une subtile joute verbale inscrite dans un échange épistolaire savoureux.

J'aurais aimé pouvoir vous restituer pleinement l'essence de ce chef-d'oeuvre, mais l'émotion m'en empêche..."CE N'EST PAS MA FAUTE".



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