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Critique de Lucilou


Agatha Christie, à l'instar d'une bonne tasse de thé (en cette saison, ce sera vert au fleurs de cerisiers pour moi) et d'un carreau de chocolat (noir) est un parfait remontant contre les jours tristes, malgré la noirceur de certains de ses romans. J'éprouve toujours un immense plaisir non dissimulé à la retrouver, un peu comme j'aime les cousinades en été et les baignades dans les rivières, le retour de l'hiver et les parties de cluedo.
Si j'aime particulièrement l'univers de la très estimée maîtresse du crime, c'est je crois autant pour l'ambiance qu'elle convoque, délicieusement surannée, que pour les crimes et les enquêtes qu'elle architecture d'une main de maître. J'en aime la virtuosité, le velours et l'accent mis sur l'aspect psychologiques des personnages. Définitivement, je me sens plus Hercule Poirot que Sherlock Holmes!
Mais parlons-en du petit belge à l'incroyable moustache puisque tout d'abord c'est lui qui remporte tous mes suffrages dans l'imaginaire agathien (devant Miss Marple que j'apprécie pourtant beaucoup, devant surtout les époux Beresford auxquels j'accroche moins) et ensuite parce qu'il est le héros de cette Maison du Péril, volume de ses aventures qui, s'il n'est pas mon préféré, peut se vanter d'avoir mon affection autant que d'avoir su me tenir en haleine.
Hercule Poirot, donc, savoure quelques jours de vacances bien mérités en Cornouailles, en compagnie de ce cher Hastings. Alors qu'il déclare vouloir se tenir loin du crime (et qu'il refuse d'enquêter pour le compte d'un illustre personnage!), il est rappelé à ses activités par une balle qui échoue à ses pieds... Il n'en faut guère plus pour intéresser notre détective et son compagnon qui ne tardent pas à apprendre que le balle aurait traversé le chapeau d'une pétillante jeune personne. Nick Buckley est une jeune femme fantasque, libre et propriétaire d'une vieille demeure surplombant la mer qui apprend aux deux hommes que cette balle dans son chapeau n'est rien de plus que la quatrième tentative de meurtre à laquelle elle a échappé les jours derniers. Poirot refuse de prendre l'affaire à la légère et s'en va en guerre avec un sentiment d'urgence d'autant plus aiguisé qu'au cours d'une soirée donnée par cette même Nick en sa demeure, on retrouve le cadavre tout sanglant de sa cousine. Rien ne va plus en Cornouailles et Poirot et Hastings doivent composer avec une domesticité bien ténébreuse, des amis pour le moins extravagants, un couple d'australiens en mal d'Europe et de vie sociale, des testaments qui disparaissent pour réapparaître là où on ne les attend pas, des amours secrètes...Et avec un tueur implacable, virtuose qui met à rude épreuve les petites cellules grises de Poirot.
Si on peut regretter que les personnages secondaires manquent parfois d'épaisseur ou que la vieille demeure gothique (oui, pour moi, elle est gothique, parfaitement!) ne joue pas un rôle aussi important que le titre le laisse croire, on ne peut que convenir qu'on tient là un Poirot du meilleur cru, millésimé: entre la métaphore du théâtre qui court tout le long du roman et la chute, vertigineuse et diablement intelligente... On ne peut sortir que vaincu (et heureux).
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