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Critique de Darkcook


Aaaah, Agatha! Merci d'avoir clôturé cette année de lectures, et de m'avoir aidé à supporter mes élèves collégiens fous! Il n'y a vraiment qu'elle qui puisse me faire cet effet, j'ai l'impression de lire, à chaque fois, plus qu'une enquête policière, un pétard littéraire! Toujours grâce à cette atmosphère méditative, apaisée et apaisante malgré le trouble, et par les références érudites (l'arbre Yggdrasil, le poème de Tennyson qui donne son nom au roman...).

Comme d'habitude, je connaissais l'intrigue par coeur grâce à l'épisode avec Suchet, mais peu importe : L'écriture m'a régalé, et les personnages sont beaucoup plus fouillés. Il n'est pas étonnant de lire ainsi sur Internet qu'il est très apprécié pour l'acuité de la psychologie des personnages, ce qui est d'ailleurs une constante chez Dame Agatha. Vous pouvez prendre des Poirot méconnus et passer un superbe moment.

Ainsi, dans un cadre rural automnal magnifique, le Docteur John Christow, womanizer infâme et égocentrique au possible (qu'Agatha arrive cependant à rendre un minimum sympathique lors de ses derniers instants) est abattu au bord de la piscine, semble t-il par sa femme Gerda, pourtant simple d'esprit, retrouvée l'air ahuri l'arme à la main par tous les protagonistes du lieu, dont Hercule Poirot. le décor avait déjà été planté, et chacun des acteurs nous avait été extraordinairement présenté... Agatha Christie dira, dans son autobiographie, avoir gâché le roman en y introduisant Poirot, qui y est au final très peu présent. Je ne saurais lui donner raison ou tort, mais il est sûr que les personnages de l'enquête sont pour la plupart, fort intéressants et attachants. Ils vivent à travers la page.

Tout le monde autour de la pauvre Gerda est donc suspect : la maîtresse de John, Henrietta Savernake (là aussi, gros coup de coeur, je ne me rappelais pas que toute sa personnalité d'artiste jusqu'au boutiste était développée dans l'épisode TV), la délurée Lady Angkatell (qui vous fera éclater de rire par son esprit en perpétuel... vagabondage, et la caricature qu'elle offre de l'aristocratie), le jaloux Edward, ou encore Veronica Cray, amour de jeunesse du séducteur... J'ai toujours vu ce roman d'Agatha Christie comme appartenant à une sorte de trilogie thématique, avec Cinq Petits Cochons et Je ne suis pas coupable, où il faut à chaque fois innocenter une femme qui serait le coupable idéal du meurtre. Et là, ne cliquez surtout pas pour le spoiler,

La psyché de Gerda, immortalisée comme "L'Adoratrice" par Henrietta, est passionnante, elle rappelle un peu Alexandre Bonaparte Cust dans ce côté niais, mais là encore,

J'ai vraiment adoré le Vallon, tout comme la très grande majorité des Agatha Christie que j'ai lus. C'est incroyable. J'ai eu plusieurs lectures mitigées cette année, qui sont intervenues à des moments difficiles, surchargés de travail ou de soucis... Agatha débarque dans le même contexte, et POUF! Elle illumine tout! Je recommande ce roman, ainsi que tout ce que j'ai pu lire et détailler ici d'elle... Certes, ses enquêtes les plus connues sont des chefs d'oeuvre, mais ses romans plus discrets ne doivent pas être sous-estimés, pour le bien-être qu'ils apportent. C'est reposant, mais sans être dans une complaisance intellectuelle et stylistique! On est bercé, alors qu'on cogite, et sur l'enquête et sur l'espèce humaine! Les auteurs qui me fascinent toujours autant et qui savent me provoquer le même enthousiasme après tant d'années sont rares... Chapeau à la traduction d'Alexis Champon!
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