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Critique de Mariloup


Lettre à mon ravisseur est un roman qui traîne depuis des années dans ma liseuse, et c'est sur un coup de tête que je me suis enfin décidée à me lancer, surtout parce que j'aime beaucoup tout ce qui touche aux true crimes, mon intérêt s'étant accru ces derniers mois. Et force est de constater que j'ai bien fait de le lire parce que ce roman a frôlé le coup de coeur !

Gemma, lycéenne de 16 ans, en vacances avec ses parents à Bangkok, va se faire aborder, droguer, kidnapper par son ravisseur à l'aéroport même. Un enlèvement prémédité, elle était le choix de Ty, un homme d'une vingtaine d'années, qui nourrissait une obsession pour elle depuis de nombreuses années. Gemma va se réveiller dans une cabane loin de tout, loin de la civilisation, perdue dans un désert australien. Avec pour seule compagnie, son ravisseur. Pour des mois.

Gemma s'est révélée être une jeune fille très courageuse, incroyable et qui a eu les réactions auxquelles je m'attendais. Terreur, angoisse, stress, solitude, tentatives de suicide, elle cherchera à s'échapper à de nombreuses reprises, fera tout pour survivre. Et à apprendre à connaître Ty, ses motivations et ses attentes. Un jeune homme qui en savait beaucoup sur elle, sur sa vie. Solitaire, au passé difficile, ce dernier démontre qu'il avait grandement besoin d'aide, et de compagnie. Malgré son imprévisibilité, jamais, il ne fera du mal à Gemma, ne la forcera à quoi que ce soit.

Deux personnages que j'ai énormément apprécié, surtout de par la psychologie de Ty. Je suis bien sûre contre ce qu'il a fait, mais en même temps, je n'ai pas réussi à le détester. Tout comme Gemma. Ce qu'il a fait est condamnable et sa vie se révèle gâchée ; à la fin, le sacrifice de ce dernier est juste incroyable et puissant, révélateur. Gemma en est venue pourtant à s'attacher, le retour à sa vie "normale" sera extrêmement difficile de par la médiatisation de l'affaire, le fait que personne ne la croit, ne comprend pas son ressenti et surtout sa séparation d'avec Ty qu'elle ne reverra sans doute jamais.

L'originalité du roman réside dans le fait que soit une lettre écrit à la première personne, notre héroïne s'adressant à son ravisseur en le tutoyant dans sa lettre (à l'écrit), lettre qu'elle lui enverra en prison et en le vouvoyant lorsqu'elle le côtoie. Ce format est ainsi plus intimiste, nous avons le point de vue de la victime, au plus proche d'elle, de ses ressentis, de ses émotions. Une lettre qu'elle avait besoin d'écrire, une lettre pour comprendre les rapports qu'elle avait avec son kidnappeur. J'avais d'ailleurs peur du fameux syndrome de Stockholm qui s'est un peu vérifié mais je trouve que l'autrice s'en est très bien sortie.

En bref, c'est avec le coeur lourd que j'ai terminé ce roman. J'ai été très touchée par cette histoire, elle m'a pris aux tripes contre toute attente, je ne nie pas avoir versé quelques larmes à la fin. Ce fut addictif, prenant et même dépaysant de par cette retraite en plein bush australien. Comme je m'y attendais, il était impossible d'échapper à un final difficile, le non happy ending était inévitable. Et la lecture d'autant plus impactante. Lettre à mon ravisseur fut une lecture incroyable, qui va me marquer longtemps et que je relirais sans aucun doute un jour.
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