AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Sachenka


Le mois dernier, j'ai lu un roman de Christos Chryssopoulos et, sans l'avoir vraiment aimé, suffisamment d'éléments m'avaient intrigué, dont son style, pour me donner une autre chance à son auteur. Ainsi, j'avais hâte de lire autre chose de lui et je suis tombé sur La tentation du vide. Mon opinion de ce livre est tout aussi mitigée que celle du premier mais, étrangement, je suis encore prêt à suivre cet auteur dans son délire. Parce que le délire, il semble bien s'y connaître.

La tentation du vide m'a immédiatement captivé. Ça commence avec l'histoire de cette bourgade de Williamstown, sur la Côte Ouest américaine. Brève (moins de cent ans, ça passe vite) mais incisive, avec ses personnages colorés. Puis, il y a ces courts chapitres, de quelques paragraphes seulement, parfois quelques phrases, où l'auteur présente douze adolescents et adolescentes, dans leurs chambres à coucher. Il dresse leur portrait, résumant leur quotidien ou leurs habitudes, et réussit à leur donner vie sous nos yeux avant de nous informer qu'il sont morts. Les douze. Des morts abruptes et violentes, laissant supposer des suicides. Macabre, oui, mais étrangement fascinant. Qu'est-il arrivé à ces jeunes ? Qu'est-ce qui les a poussé à commettre l'irréparable ?

Puis, il y a cette biograpahie de Betty Carter. Pendant un court instant, j'ai cru qu'il s'agissait d'une histoire complètement différente. Quoi ? La tentation du vide est un recueil de nouvelles ? Je n'avais rien contre le principe mais alors quelle étrange fin inexpliquée pour tous ces adolescents. Mais non ! La jeune est la dernière des adolescents de Williamstown… Et son histoire est toute aussi macabre. Soeur aînée morte trop tôt, enfance à s'occuper d'animaux morts et d'esprits, brrr ! Mais j'étais encore preneur, ma curiosité était titillée.

Le roman continue avec une chronologie de la vie d'Antonio Pearl, mise en parallèle avec l'histoire des Etats-Unis. Curieux. Inhabituel. J'aime cette alternance dans le style. Surtout, qui est ce nouveau personnage ? Quelques entrées prouvent qu'il est passé par Williamstown quelques années avant le drame… Enfin la solution à ce mystère ? Mais non. Chaque fois qu'on pense se rapprocher de la vérité, de nouveaux indices nous plongent encore plus profondément dans l'incompréhension.

Et c'est tout aussi vrai de la dernière partie, plus longue, quoique le voile de dissipe peu à peu. En effet, quelque temps après le drame de Williamstown, la police entre chez Pearl. Elle trouve des photographies et une correspondance entre l'homme et Betty Carter. Un dialogue de fous sur la mort. Cette longue lettre, elle me rappelle le monologue du terroriste dans l'autre roman de Chryssopoulos, un vrai méandre labyrinthique. L'auteur semble avoir un faible pour les esprits dérangés et je ne suis pas certain partager cette inclinaison. N'empêche, il y est doué et les amateurs du genre apprécieront.
Commenter  J’apprécie          411



Ont apprécié cette critique (40)voir plus




{* *}