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Critique de vincentf


L'histoire racontée du dedans par celui qui la fait. Objet rare et précieux, surtout quand celui qui fait l'histoire sait la raconter avec brio. Churchill retrace les heures plus sombres et les plus glorieuses de la Grande-Bretagne. Bien sûr, il se donne le beau rôle, mais il faut admettre que ce rôle, joué avec panache tout au long de la guerre, a vraiment été beau. Bien sûr, il glorifie le courageux et unanime peuple britannique, et l'idéalise. Mais ce peuple, le dernier d'Europe qui n'était pas humilié par l'avancée de l'Allemagne d'Hitler, a vraiment été courageux. Churchill aurait dit "héroïque" sans doute.

Revenons un peu sur cette histoire. D'abord, l'avant-guerre : tout le monde est pacifiste, jusqu'à l'absurde, jusqu'à Munich, sauf Churchill, dangereux va-t-en-guerre, visionnaire, persuadé qu'Hitler, qu'il assimile à un voyou, ne s'arrêtera pas dans sa fuite en avant, puisque qu'on le laisse faire. Puis Churchill, une fois que la guerre est là, qu'on ne peut plus la repousser et qu'elle est pire que tout ce qu'on pouvait imaginer, revient à la barre. Il prend en main le destin du monde libre, défend l'honneur de la démocratie alors que partout elle s'effondre, promet des souffrances, mais justes, et promet la victoire, mais bien plus tard.

Il est intéressant de voir comment fonctionne le sommet de l'Etat britannique tout en haut, comment Churchill prend les décisions les plus graves, comment il gère ce moment inédit de la guerre totale, comment il parvient à conserver, alors que la France politique et militaire est en pleine débandade, une Angleterre gouvernée presque sereinement (sans doute est-ce qu'il veut nous faire croire, après...), dans laquelle les querelles de partis s'efface devant la défense de la nation en danger de mort.

Bref, la peinture churchillienne de la guerre est certes partiale mais elle est profondément juste parce que Churchill perçoit mieux qui quiconque le sens profond de cette guerre, qui est pour lui une affaire personnelle. Je l'ai laissé au milieu du gué et ai hâte de découvrir, dès que la suite de la traduction paraîtra, comment il traverse l'épreuve jusqu'à la victoire finale, dont il ne semble pas douter un seul instant.
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