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Critique de ileana


J'ai particulièrement aimé le portrait de Clemenceau et celui de L'Empereur déchu Guillaume II. Certes, le premier ministre britannique est un excellent connaisseur des faits. Mais il n'est pas neutre, il n'est pas historien : il expose sa vision. Il juge, il argumente. C'est cela qui rend ses écrits vivants et stimulants.
En revanche, le recueil contient des portraits des compatriotes quasiment méconnus du public francophone, comme le maréchal Douglas Haig [Première Guerre Mondiale], le maréchal Lord Kitchener…
Ensuite des évocations des écrivains (Shaw, Kipling et Wells) qui manquent d'étincelle à mes yeux. Ou alors ces portraits ont mal vieilli.
Quelques mots sur les pages consacrées à Hitler. Elles nous rappellent que le présent recueil est un arrêt sur image, autrement dit un arrêt sur l'Histoire. L'auteur les a publié en 1937 et n'est plus intervenu pour les enrichir ou les modifier.
Tel qu'il est dépeint à ce moment-là, Hitler est « un sombre personnage » animé par « un torrent de haine si intense qu'il a desséché le coeur de ceux qui l'ont suivi ». Mais l'auteur s'interroge si le choix du chancelier allemand sera oui ou non la guerre.
Extraits :
« Guillaume II n'avait que les grands airs, sans en avoir les qualités, d'un dictateur moderne. Ce ne fut qu'un fantoche pittoresque placé au centre de la scène du monde [ …]
Une immense responsabilité incombe au peuple allemand du fait de son asservissement à l'idée barbare d'autocratie. C'est là le grand reproche que lui adresse l'histoire : malgré toute son intelligence et son courage, il a le culte de la puissance et se laisse conduire par le bout du nez. »
Au sujet de Hindenburg en tant que Président du Reich :
« A peine l'élection présidentielle terminée, à peine Hindenburg avait-il battu Hitler grâce à l'appui de Brüning, que le vieux feld-maréchal se retourna contre son collègue et compagnon de lutte et trahit le mandat reçu de ses électeurs. En quelques mots, il signifia son congé à Brüning. [ ] Arbitrairement, à l'étonnement du monde entier, l'obscur et longiligne von Papen [ ] se retrouva placé au sommet du pouvoir [ en tant que chancelier].
[ ]
La machine était désormais lancée, dictant le cours des événements. le remplacement de Papen par Schleicher et de Schleicher par Hitler n'était qu'une affaire de mois. Dans sa dernière période, nous voyons le vieux président [Hindenburg] trahir tous les Allemands qui par leur vote l'avaient remis au pouvoir, pour serrer la main, à regret et avec mépris, du chef nazi. Il y a pour tout cela une excuse à faire valoir en faveur du président Hindenburg. Il était devenu sénile. Il ne comprenait plus ce qu'il faisait. »
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