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Critique de MarionJL


Iulian Ciocan est le deuxième auteur moldave que je lis (après Vladimir Lortchenkov) et je retrouve le même humour comme si la seule façon raisonnable de résister à la situation délétère en Moldavie était de regarder la vie avec dérision et de se construire un féroce humour de l'absurde. le livre est un pamphlet violent contre la corruption en Moldavie que l'auteur considère comme endémique depuis l'indépendance et le début de “la période de transition”. Ce livre est d'ailleurs un livre “augmenté” et on peut aller se renseigner sur la Moldavie et sa capitale en ligne avec du contenu spécifique créé par l'éditeur.

Je suis dans l'ensemble déçue par ce livre pour deux raisons. La première est littéraire: je trouve que le roman manque d'intrigue et même si le regard porté par l'auteur est acerbe et ironique, la langue, elle, manque de poésie. Il n'y a pas vraiment de personnage principal mais une farandole de personnages qu'on accompagne durant un seul chapitre. L'auteur a voulu montrer ainsi la diversité de la Moldavie et les multiples défauts de ses contemporains mais la contrepartie est qu'on ne s'attache à personne.

Ce qui m'amène à la deuxième raison de ma déception qui est elle sentimentale. J'ai vécu en Moldavie et je me suis attachée à Chisinau et aux amis que je m'y suis fait. Et je ne retrouve dans ce livre aucun des bons côtés de la Moldavie que je connais avec des gens attachants, débrouillards, ouverts et généreux. On ne trouve de plus que très peu de “couleur locale” et de description de la vie quotidienne : les marchutkas, les parcs, les cafés, les placinte et la mamalyga, les glissades sur la neige ou le marché central...

La critique de la corruption est très présente (en particulier l'oligarque à tête de chimpanzé correspond sûrement à cet oligarque moldave connu de tous mais dont “on ne doit pas prononcer le nom” (véridique)) et si il y a des allusions légères à l'annexion de la Crimée, à l'existence de la Transnistrie, au vol de 18% du PIB dans les caisses de l'état en 2015, rien n'est vraiment dit et approfondi pour qui ne connaît pas. J'en suis même venue à me demander si le texte restait à dessin en surface pour éviter de se faire embêter par des gorilles à la solde des puissants.
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