AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Cigale17


[Lu dans le cadre du Grand Prix des lectrices de Elle 2024]

À la fin du premier chapitre dans lequel un veau raconte sa naissance, à la première personne, je me suis dit que ça allait être long… J'ai eu beaucoup de difficultés à rentrer dans cet univers qui sonne faux pour moi. Je ne pense évidemment pas aux animaux qui parlent, c'est une donnée à intégrer et à accepter dès le début, bien sûr. Non, je pense plutôt à des éléments qui, à mon avis, viennent décrédibiliser cette prise de parole. Ainsi, l'homme, la femme et les enfants sont reconnus comme tels par le veau avant même sa naissance, mais le chien reste « la bête à la queue battante ». le veau ne l'identifiera qu'après que le fermier l'aura nommée. Les autres veaux sont « d'autres moi »… Au « Je » du veau succèderont celui de la chienne, puis celui du chat. Agnès de Clairville nous emmène dans une ferme et nous fait voir les humains par les yeux des animaux : l'homme, taiseux et toujours au travail ; la femme, qui était partie et qui revient avec un bébé ; le petit garçon, qu'on devine sournois ; la mère de la femme, qui est venue aider.
***
Il m'a fallu une soixantaine de pages pour me laisser porter et par l'histoire et par le style pendant un temps. Ensuite, j'ai déchanté parce je trouvais le procédé trop artificiel : il perd de son intérêt. Mais c'est la société paysanne misérabiliste donnée à voir ici qui m'a surtout déplu : on tombe parfois dans la caricature. L'autrice a divisé son texte en dix parties. Dans chacune des dix parties, les mêmes narrateurs se succèdent: la vache pie noir, la chienne épagneule, le chat tigré. Une pie s'ajoutera bientôt à eux. Tous racontent la vie à la ferme, l'abrutissement au travail, le manque de communication du couple, les rares sorties, les enfants qui grandissent, les différences entre eux qui s'accentuent, la maltraitance indicible de l'aîné envers le cadet, l'indifférence, voire le mépris du père envers cet enfant qu'il ne comprend pas, le désespoir de la mère et les ignominies dont les animaux, seuls, paraissent conscients, Bien que ce Corps de ferme m'ait déçue, je lirai sans doute le prochain roman de cette autrice pour sa volonté d'originalité.
Commenter  J’apprécie          416



Ont apprécié cette critique (41)voir plus




{* *}