AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Zephirine


Dans « l'avant-dire » de ce recueil, Sylvestre Clancier nous annonce « Aujourd'hui, ce que je considère moi-même comme mon « Oeuvre poétique » écrite pour une part entre 1965 et 1976, puis entre 1990 et 20022, est close. ».
Qu'on se rassure, le poète « ne ferme pas la porte à l'écriture », mais il signera désormais de son prénom : Sylvestre, comme c'est le cas pour ce recueil des Cahiers du Loup bleu.
On suit donc le rêveur ordinaire, cet « agité berger d'une terre oubliée. » tout du long de ce poème formé de tercets et qui court sur une cinquantaine de pages closes par le dessin d'un loup bleu comme il est de coutume dans cette collection. L'illustration est de Sylvie Durbec.
Sylvestre (puisque c'est ainsi qu'il faut le nommer à présent) utilise le « tu » pour haranguer ce rêveur qui se montre « amant toujours fidèle » et « amoureux fervent ». Il aime plaire.

« tel un vif écureuil
tu te dresses pour plaire
séducteur débonnaire ! »

Ce rêveur ordinaire ne l'est pas tant que ça, ordinaire. Parfois insaisissable, toujours il nous surprend. Amoureux du vivant, « coureur de mille vies », il nous offre toutes les facettes d'un rêveur sans repos qui mord sans remord la chair de la vie.
Tout à tour festif, agité de fantasmes érotiques, solitaire et dévoreur de passions étranges, le rêveur ordinaire nous livre ses pensées les plus intimes
Dans un imaginaire fertile, quelques tercets nous offrent ainsi un déshabillage érotique des plus voluptueux

« Libère ton braquement
qu'il coulisse en avant
et batte la musique.

Bande ! ‒ jouis sans entrave ‒
Ces belles ont des croupes
pour un bonheur phallique. »

On découvre une verve truculente et sensuelle, mais, après la fête des sens, rude est le retour à la réalité
« Tu remets pied à terre
après l'emportement
de ta couche adultère »

Et le dernier tercet sonne le glas de cette déflagration hardie de rêves érotiques.

« Tu es le seul, poète
qui sait avoir rêvé
ne sois pas impudent. »


Je ne peux pas clore ma chronique sans parler des « cahiers du loup bleu » édités par Les Lieux-Dits. Ce sont de petits cahiers, pas très épais qui ont la particularité d'avoir, sur chaque quatrième de couverture, le dessin d'un loup, bleu bien sûr. Chaque cahier a son original, car chacun des loups est dessiné par un artiste différent. Toujours en bleu, ainsi d'un simple coup d'oeil, reconnait-on le Loup bleu qui, s'il n'est pas aussi connu que son cousin le loup blanc, mériterait de l'être !
Commenter  J’apprécie          673



Acheter ce livre sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten
Ont apprécié cette critique (67)voir plus




{* *}