AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Presence


Ce tome reprend les 6 épisodes de la minisérie de 2006 du même nom ; il clôt la trilogie de "X-Men : the end".

Le tome précédent s'était achevé sur une nouvelle mort de premier plan et sur la certitude que les attaques sont coordonnées depuis Chandilar, le siège du pouvoir de l'empire galactique des Shi'ar. Charles Xavier décide de mener une mission diplomatique sur Chandilar pour régler le conflit de manière pacifique. Magneto aide ce groupe à ouvrir une porte à travers l'espace. de l'autre coté, ce groupe de X-Men est attendu par la garde impériale. En même temps, Gambit a décidé de prendre l'apparence de Mister Sinister pour rejoindre son commanditaire et découvrir son identité. Jean Grey voyage dans l'espace à bord du Starjammers en direction de l'empire des Shi'ar et elle profite de son temps libre pour établir un contact télépathique intense avec Logan. Enfin, à la demande de Xavier, Kitty Pryde délaisse les X-Men pour mener à son terme sa campagne électorale pour l'élection du maire de Chicago.

"Heores & Martyrs" m'avait déçu car Claremont avait dévolu une grande partie de son histoire à revenir sur des thèmes déjà exploités jusqu'à la nausée, dans les séries "Uncanny X-Men" et "X-Men" par lui-même. Il n'en finissait pas d'assaillir le lecteur sous une avalanche de révélations dépassées et dépourvues d'impacts sur les relations familiales des uns et des autres. Pour cette dernière partie, Claremont a gardé sous le coude quelques moments du même acabit, mais ils restent dans une proportion raisonnable, laissant la place à l'action et à la vision de l'existence selon l'auteur. Cette formulation peut paraître pompeuse, toutefois le savoir faire Claremont ne se limite pas à étirer des intrigues secondaires délayées sur plusieurs dizaines d'épisodes. Régulièrement il développait des points de vue parfois dictés par les codes des superhéros ("le meilleur dans ce qu'il fait" pour Wolverine, "quand on veut, on peut" ou la puissance de la volonté déclinée pour tous les membres des X-Men, etc.). Et parfois, il savait toucher le lecteur au coeur avec un récit débordant d'humanité.

Au titre de ces récits sensibles, il est possible de citer God Loves, Man Kills, The Asgardian Wars, et bien sûr The Dark Phoenix Saga. La première indication que Claremont a retrouvé l'inspiration est la mention par Kitty Pryde du discours qu'elle a prononcé à l'occasion du décès de Lawrence "Larry" Bodine (inclus dans New Mutants Classic - Volume 6 en VO, épisode 45 de novembre 1986). le deuxième élément qui fait chaud au coeur est sa vision de l'entité Phoenix dans l'ordre naturel de l'univers. Enfin, il développe une nouvelle variation sur la symbolique des mutants au sein de la race humaine d'une manière magistrale qui rappelle les meilleurs moments de sa carrière.

Et pour le reste ? Beaucoup de personnages, beaucoup d'affrontements et beaucoup de morts. Claremont revient aux composantes de la première partie de cette trilogie et c'est pour le mieux. L'histoire s'accélère, les combats reprennent de plus belle, avec un nombre de victimes toujours plus élevé. Claremont a même la décence de tenir la promesse contenue dans le titre : cette histoire clôt l'existence des X-Men (dans cette réalité, bien sûr).

Sean Chen et Sandu Florea assurent les illustrations comme pour les 2 premières parties. Ils utilisent toujours ce style clair avec des traits très fins ce qui leur permet de mettre une dizaine de personnages ou plus dans les pleines pages, sans que le résultat ne s'assimile à un fouillis indescriptible. Ils ont disposé du temps nécessaire pour peaufiner les décors et les ambiances. Ils arrivent à rendre chaque personnage reconnaissable, malgré une distribution pléthorique. Il y a quelques visuels vraiment réussis tels que l'espèce de baleine stellaire, ou la version âgée de certains X-Men. J'aime beaucoup l'encrage de Florea qui m'évoque celui de Barry Windsor Smith. La mise en page de Chen est plus conventionnelle et certains de ses visages manquent d'émotion. Mais il délivre un travail qui se laisse lire avec quelques moments remarquables.

Ayant retrouvé le mojo dans cette série, Marvel a offert à Claremont une série "X-Men Forever" taillée sur mesure à commencer par Picking Up Where We Left Off.

Cette troisième partie renoue avec la vivacité du premier tome et Claremont retrouve sa fibre humaniste qui ajoute un supplément d'âme à ce récit.
Commenter  J’apprécie          20



Ont apprécié cette critique (2)voir plus




{* *}