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Critique de Nastie92


Fabrice Lardreau dresse, depuis une douzaine d'années, le portrait de personnalités des arts, des lettres, du cinéma, des sciences ou du voyage, en essayant de découvrir quelle importance la montagne a dans leur vie et comment elle l'influence.
Il a décidé de lancer cette collection joliment intitulée "Versant intime" dans laquelle il prolonge son travail en deux parties : une interview suivie d'une sélection de textes choisis et commentés par l'interviewé, morceaux de littérature de montagne importants pour lui.
C'est à travers "Le lieu essentiel" que je découvre la passion de Philippe Claudel pour la montagne, passion que j'ignorais totalement. Et vu la façon dont il en parle, pleine d'humilité, et ce qu'il en raconte, c'est un véritable amateur, au sens noble du mot.
J'ai pris un immense plaisir à parcourir ce livre dans lequel Philippe Claudel partage pêle-mêle des réflexions très personnelles : des souvenirs d'enfance, des alpinistes qui l'ont fasciné, des livres de montagne qui ont une importance particulière pour lui.
Le lieu essentiel m'a beaucoup touchée.
Tout d'abord parce que l'on sent tout au long du texte un véritable amour pour la montagne, un amour fou, un amour pur, l'amour désintéressé du vrai connaisseur. La passionnée que je suis ne peux qu'adhérer et prendre un immense plaisir à cette lecture avec laquelle je suis souvent rentrée en résonance.
Et puis, j'ai rencontré tout au long du livre un grand nombre de points communs avec l'auteur.
Quand Philippe Claudel parle de la chèvre de monsieur Seguin d'Alphonse Daudet, je retrouve ce qui m'avait tant plu dans cette histoire lorsque j'étais enfant. L'auteur a parfaitement exprimé ce que je ressentais et que j'étais incapable de formuler. C'est assez troublant de lire les mots d'un autre et de penser : "Mais voilà, c'est ça ! C'est exactement ça !"
Plus encore.
Quand Philippe Claudel parle des cueillettes de myrtilles de son enfance, je me rappelle les miennes qui m'enchantaient tant et pour lesquelles j'aurais pu marcher des heures.
Quand Philippe Claudel évoque le "plaisir simple et puissant à marcher sur des sentiers de randonnée", je songe à celui que j'éprouve en marchant en montagne l'été.
Quand Philippe Claudel cite les grands alpinistes dont les récits l'ont "nourri", je retrouve mes lectures.
Tant de similitudes, c'est plutôt déconcertant, et cela a rendu cette lecture très spéciale.
Je n'ai ni le niveau littéraire, ni le niveau d'alpinisme de Philippe Claudel, qui a de très belles courses à son actif, mais suis enchantée de me découvrir tant de points communs avec lui. Et ravie d'avoir lu sous sa plume de si belles réflexions.
Pour qui aime la montagne, ce livre est un régal.
À ceux qui ne la connaissent pas bien, il pourra donner envie de partir à sa rencontre. Ce n'est pas compliqué, pas besoin de s'attaquer à l'Everest ! Un "simple" sentier de randonnée peut procurer d'immenses plaisirs, l'auteur l'exprime très bien dans son livre.
Un grand merci à Babelio et son opération Masse critique, ainsi qu'aux éditions Arthaud pour ce livre passionnant, qui est de plus un très bel objet à la couverture particulièrement réussie.
Je termine l'écriture de ce petit billet lundi 26 mars 2018 et ne peux m'empêcher de rajouter ce qui suit.
Oui, la montagne est bien ce lieu essentiel dans lequel j'aime me ressourcer. Ce lieu dans lequel, hors de l'agitation frénétique de notre monde, je peux véritablement penser. Et Dieu sait si c'est indispensable en ces temps sombres où un "humain" est capable d'en égorger froidement un autre tandis qu'une vieille femme est tuée avec pour seul motif son appartenance à une religion.
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