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Critique de Jmlyr


ART, SEX & DRUGS…
Milieu de l'art new-yorkais dans les années 80, un célèbre peintre en devenir, noir américain, d'origine afro-portoricaine, avant-gardiste, ayant débuté par des graffitis. Nom majeur de l'art contemporain aujourd'hui.

Son obsession : l'absence d'artistes noirs exposés dans les musées, et sa mère lui en a drôlement fait visiter pourtant.
Suzanne Mallouk, sa muse, son Amour avec un grand A, malgré Andy Wharol, autre A, et malgré tous et toutes les autres. Elle, celle qui a tout supporté, qui l'a aimé en lui cédant tout, jusqu'au bout, jusqu'à sa mort à 27 ans, le club des 27 lui aussi. Les génies et la drogue, est-ce un mariage obligé ? Je me pose la question.

Ils avaient eu le même genre d'enfance, marquée par les coups, et la vie les a réunis, flottant dans une brume de fumée et de poudre blanche, ambiance souvent glauque, ou l'amour et la violence se sont parfois côtoyés.
La veuve Basquiat, c'est pour moi l'histoire incroyable d'une femme avant tout, et de sa résilience. Ancienne droguée, accro à son artiste peintre underground, à la coke, et à toute la batterie de cames et d'alcool, elle s'en est merveilleusement sortie : elle est devenue, après de brillantes études entamées en 1988 (après le décès de Basquiat) à la faculté de médecine, psychiatre et psychothérapeute. Stop drugs.
Elle s'est réparée en soignant les artistes souffrant d'addiction.

Je ne connaissais pas du tout Jean-Michel Basquiat, cet artiste pourtant très coté, l'art contemporain ne me parlant pas vraiment, bien qu'ayant essayé. Mais Jennifer Clément (amie de Suzanne) s'y prend tellement bien, avec un style enlevé, très imagé, mais aussi très sombre, comme des photos d'un album en noir et blanc que l'on feuilletterait, que je l'ai lu d'une traite.
Je me sens plutôt cafardeuse après cette lecture. En cause : le mal-être de ces deux jeunes qui se détruisaient, il y a 30 ans, leur entourage (on trouve des noms comme Madonna) qui en faisait autant, le racisme, et finalement le ravage du sida. Les deux amants y échappèrent.

Est évoquée également la maltraitance des noirs par la police (sujet malheureusement encore d'actualités aux USA de temps en temps) avec l'affaire de Michael Stewart, un de leurs amis — amants, tabassé à mort (deux ans après la mort, jour pour jour, de cinq jeunes filles tuées par le Ku Klux Klan), et pour qui elle s'était plus qu'engagée dans un combat usant.

Drôles de vie, drôles de destins.

Une lecture qui m'a bousculée.
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