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Critique de gruz


Windsor Horne Lockwood III est un gars plutôt détestable, de prime abord. Ultra riche, égocentrique, violent, hédoniste, avec une forte propension à une certaine forme de sociopathie. C'est pourtant le héros de ce roman, et vous allez l'apprécier.

Un nom connu par les lecteurs assidus d'Harlan Coben, puisqu'il est le meilleur ami de son personnage fétiche, Myron Bolitar. Vous n'avez jamais lu cette série de roman ? Aucune importance, ce roman se suffit à lui-même.

WHL III va déclencher le chaos pour régler une vieille et très douloureuse histoire de famille. Parce que, outre ses « qualités » susmentionnées, il est du genre justicier solitaire.

33ème roman publié en France, et pourtant l'auteur américain ne tourne pas en rond. Entre ses one-shots et les histoires de ses personnages récurrents, il arrive encore à trouver l'étincelle de vie qui enflammera une intrigue.

Et pour ce roman-là, je dois bien dire qu'il a fait très fort. Win (son diminutif, et aussi le titre original du roman) est sans aucun doute l'un des personnages de fiction les plus enthousiasmants que j'ai pu rencontrer dans les thrillers de ces dernières années ! Et pourtant, j'en ai lu pléthore.

WHL III est le narrateur, et cette écriture à la première personne accentue clairement ses caractéristiques et aussi son appropriation par le lecteur. Parce que, malgré son coté profondément irritant, l'empathie se crée au fur et à mesure.

Harlan Coben, au détour de son récit haletant, se ménage quelques plages où il laisse son protagoniste se lancer dans une auto-analyse particulièrement bien sentie. Win a un regard acerbe sur les autres, mais ne se ménage pas non plus. Sa lucidité envers sa manière de fonctionner, et ce qui peut l'expliquer dans son passé, est intelligemment creusée.

L'intrigue est suffisamment originale pour qu'on s'y plonge vraiment, suffisamment étonnante pour sortir des sempiternelles histoires de disparitions. L'écrivain fait le grand écart entre des tableaux volés et une ancienne et étrange affaire de viols et de meurtres en série.

Coben s'en donne à coeur joie. Pour développer un récit addictif et surprenant, pour décrire le milieu particulier de cette famille de milliardaires, et surtout pour détailler un personnage hors du commun.

L'écriture est punchy, les dialogues dynamiques, les propos et les pensées de Win pêchus et souvent drôles (genre humour noir).

400 pages d'une intrigue assez complexe, aux ramifications profondes, soulignée par une écriture piquante.

Gagner n'est pas jouer, certes, mais pour le personnage de Win la fin justifie aussi les moyens. Et même dans les pires circonstances, il reste un joueur dans l'âme.

Pour moi, Harlan Coben propose son meilleur roman depuis un moment, parce qu'il a créé un de ses personnages les plus étonnants, de ceux qui restent en mémoire. Très dangereux à côtoyer, mais incroyablement fascinant. Dans le genre, c'est une vraie belle réussite. Win est un gagnant.

Lien : https://gruznamur.com/2021/1..
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