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Critique de cedratier


« TEL FILS » Pierre Cochez (Phébus, 100 pages).
Il arrive que de petits livres soient très touchants, qu'en une centaine de pages à peine il y ait assez de force, d'émotion, de vérités peut-être pour qu'ils nous atteignent. C'est le cas de celui-ci, pas un roman, un récit visiblement très autobiographique. C'est la lettre d'un homme d'aujourd'hui dans la maturité, qui écrit à son père mort alors que l'auteur, son fils donc, avait trois mois. C'est l'histoire d'une relation avortée, d'un lien qui ne s'est (presque) pas construit dans le réel, d'une occasion manquée, d'un amour impossible, c'est l'histoire d'une aussi longue absence, d'une blessure inguérissable mais qui ne vire jamais au pathos et encore moins au mélo, d'une souffrance pudique, ou peut-être pas même d'une souffrance d'ailleurs ; l'auteur écrit quelque part qu'il ne peut pas dire qu'il aime son père, « comment peut-on aimer quelqu'un qu'on n'a pas connu ? ». C'est peut-être tout simplement le récit de la part manquante, mais de celle qui aurait pu être, qui aurait dû être, la part du père. C'est, me semble-t-il, plus qu'un témoignage, c'est un vrai récit, construit non chronologiquement ; Pierre Cochez, journaliste à « La Croix », décide de s'assoir et d'écrire, pour lui-même, en nous livrant à nous qui sommes père, à nous qui sommes fils, ce beau chant mélancolique (mais quelle femme, mère ou fille, ne serait pas touchée ?) C'est écrit avec simplicité, tact et sensibilité (tout le contraire de la sensiblerie donc).
Je ne sais pas si c'est un livre à offrir « à la légère », je ne sais même pas si c'est un « beau texte littéraire ». Mais un texte à lire, oui, un texte qui émeut, certainement.

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