>
Critique de LeslecturesdeVeronique
Citations :
"Il y avait presque quinze ans que la vieille Berta s'asseyait tous les jours devant sa porte. Les habitants de Bescos connaissaient ce comportement habituel des personnes âgées : elles rêvent au passé, contemplent un monde qui ne leur appartient plus, cherchent un sujet de conversation avec les voisins.
Mais Berta avait une bonne raison d'être là. Et elle comprit que son attente avait pris fin ce matin-là, lorsqu'elle vit l'étranger gravir la pente raide, se diriger lentement vers le seul hôtel du village."
"Il existe deux choses qui empêchent une personne de réaliser ses rêves : croire qu'ils sont irréalisables, ou bien, quand la roue du destin tourne à l'improviste, les voir se changer en possible au moment où l'on s'y attend le moins."
"Nous pouvons toujours dire que nous n'avons pas été atteints par la pierre qu'on nous a lancée, c'est seulement la nuit - quand nous sommes seuls et que notre femme, ou notre mari, ou notre camarade de classe est endormi - , c'est seulement la nuit que nous pouvons déplorer en silence notre lâcheté."
Ces trois citations sont parfaites pour évoquer ce roman : dans un paisible village, un étranger arrive. Immédiatement, la vieille femme, que certains pensent sorcière ou un peu folle, perçoit aux côtés de cet inconnu un Démon. Aussitôt, elle se souvient des paroles prophétiques de son mari mort : un jour, viendra dans le village un Démon, qui détruira tout sur son passage.
En effet, cet homme apporte la tentation et il va d'abord essayer de s'allier à la jolie Mademoiselle Prym, la plus jeune des habitants, celle qui n'est pas partie à la grande ville, qui parfois cède ses faveurs pour l'argent des clients de l'hôtel, celle qui aime son village, mais rêve d'ailleurs.
Le tentateur montre à Melle Prym 11 lingots d'or qu'il va dissimuler dans la forêt. Il lui explique qu' un lingot sera à elle et les 10 autres au village si quelqu'un est tué avant 7 jours, date de son départ. Elle doit se charger de transmettre ce message sinon il le fera lui-même avant de partir et elle risque fort d'être la victime choisie par les villageois.
Réécriture du célèbre mythe : le serpent a pris les traits d'un étranger beau parleur, qui séduit vite les habitants au grand dam de la serveuse : "Chantal était épuisée. Elle n'avait qu'une envie, que tous partent de bonne heure, mais l'étranger était particulièrement en verve et n'arrêtait pas de raconter des anecdotes que les autres écoutaient avec attention, intérêt et ce respect odieux - cette soumission, disons plutôt - que les campagnards témoignent à ceux qui viennent des grandes villes parce qu'ils les croient plus cultivés, mieux formés, plus intelligents et plus modernes.
"Comme ils sont bêtes ! pensait-elle. Ils ne comprennent pas combien ils sont importants. Ils ne savent pas que, chaque fois que quelqu'un, n'importe où dans le monde, porte une fourchette à sa bouche, il ne peut le faire que grâce à des gens comme les habitants de Bescos, qui travaillent du matin au soir, inlassablement, qu'ils soient artisans, agriculteurs ou éleveurs. Ils sont plus nécessaires au monde que tous les habitants des grandes villes et pourtant ils se comportent - et se considèrent - comme des êtres inférieurs, complexés, inutiles."
Que vont décider les habitants ? Quelle avidité l'emportera : celle du maire ? du curé ? de la femme délaissée ? de la vieillarde qu'on croit folle ? de la jeune Mademoiselle Prym ?
Un livre sur le combat éternel entre le Bien et le Mal que je conseille vivement !
"Il y avait presque quinze ans que la vieille Berta s'asseyait tous les jours devant sa porte. Les habitants de Bescos connaissaient ce comportement habituel des personnes âgées : elles rêvent au passé, contemplent un monde qui ne leur appartient plus, cherchent un sujet de conversation avec les voisins.
Mais Berta avait une bonne raison d'être là. Et elle comprit que son attente avait pris fin ce matin-là, lorsqu'elle vit l'étranger gravir la pente raide, se diriger lentement vers le seul hôtel du village."
"Il existe deux choses qui empêchent une personne de réaliser ses rêves : croire qu'ils sont irréalisables, ou bien, quand la roue du destin tourne à l'improviste, les voir se changer en possible au moment où l'on s'y attend le moins."
"Nous pouvons toujours dire que nous n'avons pas été atteints par la pierre qu'on nous a lancée, c'est seulement la nuit - quand nous sommes seuls et que notre femme, ou notre mari, ou notre camarade de classe est endormi - , c'est seulement la nuit que nous pouvons déplorer en silence notre lâcheté."
Ces trois citations sont parfaites pour évoquer ce roman : dans un paisible village, un étranger arrive. Immédiatement, la vieille femme, que certains pensent sorcière ou un peu folle, perçoit aux côtés de cet inconnu un Démon. Aussitôt, elle se souvient des paroles prophétiques de son mari mort : un jour, viendra dans le village un Démon, qui détruira tout sur son passage.
En effet, cet homme apporte la tentation et il va d'abord essayer de s'allier à la jolie Mademoiselle Prym, la plus jeune des habitants, celle qui n'est pas partie à la grande ville, qui parfois cède ses faveurs pour l'argent des clients de l'hôtel, celle qui aime son village, mais rêve d'ailleurs.
Le tentateur montre à Melle Prym 11 lingots d'or qu'il va dissimuler dans la forêt. Il lui explique qu' un lingot sera à elle et les 10 autres au village si quelqu'un est tué avant 7 jours, date de son départ. Elle doit se charger de transmettre ce message sinon il le fera lui-même avant de partir et elle risque fort d'être la victime choisie par les villageois.
Réécriture du célèbre mythe : le serpent a pris les traits d'un étranger beau parleur, qui séduit vite les habitants au grand dam de la serveuse : "Chantal était épuisée. Elle n'avait qu'une envie, que tous partent de bonne heure, mais l'étranger était particulièrement en verve et n'arrêtait pas de raconter des anecdotes que les autres écoutaient avec attention, intérêt et ce respect odieux - cette soumission, disons plutôt - que les campagnards témoignent à ceux qui viennent des grandes villes parce qu'ils les croient plus cultivés, mieux formés, plus intelligents et plus modernes.
"Comme ils sont bêtes ! pensait-elle. Ils ne comprennent pas combien ils sont importants. Ils ne savent pas que, chaque fois que quelqu'un, n'importe où dans le monde, porte une fourchette à sa bouche, il ne peut le faire que grâce à des gens comme les habitants de Bescos, qui travaillent du matin au soir, inlassablement, qu'ils soient artisans, agriculteurs ou éleveurs. Ils sont plus nécessaires au monde que tous les habitants des grandes villes et pourtant ils se comportent - et se considèrent - comme des êtres inférieurs, complexés, inutiles."
Que vont décider les habitants ? Quelle avidité l'emportera : celle du maire ? du curé ? de la femme délaissée ? de la vieillarde qu'on croit folle ? de la jeune Mademoiselle Prym ?
Un livre sur le combat éternel entre le Bien et le Mal que je conseille vivement !
