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Critique de ay_guadalquivir


Dans ce roman, la forme étonne, déroute au début. Car si les opinions successives du narrateur sur de nombreux sujets (vie politique australienne, pédophilie, Al-Qaïda, démocratie, naissance de l'Etat,…) constituent la part la plus conséquente du roman, elles sont éclairées par deux autres voix, qui finalement prennent une importance plus grande dans la compréhension du livre. Comme si ces opinions, plus sous forme de court essai que de texte littéraire, n'étaient que prétexte à provoquer la rencontre du héros, vieil écrivain assez proche de Coetzee, avec sa voisine philippine Anya. Au final, on retiendra peu de choses de chacun des sujets traités à distance par le héros. Il s'en écarte dans la seconde partie, pour creuser plus profondément des sujets beaucoup plus intimes. le vieillissement, le désir, la solitude, la mort occupent peu à peu toute la place dans une écriture toujours aussi économe. Mais c'est bien là ce qui compte.
La lecture de ce texte à trois voix – chaque page partagée en trois sections - n'est pas immédiatement aisée. L'habitude de lecture linéaire est tout à fait perturbée par ce partage des pages. Même s'il ne s'agit en rien d'un pur exercice de style, la forme devient ici un élément structurant du propos de Coetzee, assez loin de ce à quoi il nous avait habitué. Ces trois voix physiquement présentes sur chacune des pages exposent les thèses de l'écrivain, le récit de sa relation avec Anya, et le récit que s'en font Anya et son compagnon. Ce procédé narratif entrecroise les récits, adoucit les opinions tranchées, et éclaire l'essentiel de la relation à l'autre. Peu à peu, c'est cette confrontation qui conduit le héros à revenir à lui.
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