Dans ce roman, la forme étonne, déroute au début. Car si les opinions successives du narrateur sur de nombreux sujets (vie politique australienne, pédophilie, Al-Qaïda, démocratie, naissance de l'Etat,…) constituent la part la plus conséquente du roman, elles sont éclairées par deux autres voix, qui finalement prennent une importance plus grande dans la compréhension du livre. Comme si ces opinions, plus sous forme de court essai que de texte littéraire, n'étaient que prétexte à provoquer la rencontre du héros, vieil écrivain assez proche de Coetzee, avec sa voisine philippine Anya. Au final, on retiendra peu de choses de chacun des sujets traités à distance par le héros. Il s'en écarte dans la seconde partie, pour creuser plus profondément des sujets beaucoup plus intimes. le vieillissement, le désir, la solitude, la mort occupent peu à peu toute la place dans une écriture toujours aussi économe. Mais c'est bien là ce qui compte.
La lecture de ce texte à trois voix – chaque page partagée en trois sections - n'est pas immédiatement aisée. L'habitude de lecture linéaire est tout à fait perturbée par ce partage des pages. Même s'il ne s'agit en rien d'un pur exercice de style, la forme devient ici un élément structurant du propos de Coetzee, assez loin de ce à quoi il nous avait habitué. Ces trois voix physiquement présentes sur chacune des pages exposent les thèses de l'écrivain, le récit de sa relation avec Anya, et le récit que s'en font Anya et son compagnon. Ce procédé narratif entrecroise les récits, adoucit les opinions tranchées, et éclaire l'essentiel de la relation à l'autre. Peu à peu, c'est cette confrontation qui conduit le héros à revenir à lui.
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Ce livre est intéressant mais sans plus, intéressant mais pas intriguant.
La séparation est maladroite, inintéressante et tape à l'oeil.
Des opinions de journal local, aucune phrase accrocheuse, aucunement, pour ainsi dire, une oeuvre de littérature. Je me suis rendu à la page 50 sans m'amuser, sans apprendre, sans être étonné. Ce livre pourrait formidablement bien disparaître dans un autodafé...
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premier livre de Coetzee que je lis, décontenancé
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Senor C rêve qu'il meurt, se réveille dans tous ses états, se demande s'il n'est pas malade. Alors il va voir son médecin pour faire faire un bilan de santé. Son médecin gagne de l'argent, la secrétaire du médecin aussi, ainsi que le laboratoire qui fait les examens sanguins, etc., et c'est le rêve qui a déclenché tout ça. Alors, est-ce que la dimension économique n'est pas rien d'autre, en fin de compte, que la somme des prolongements de nos dimensions individuelles, nos rêves, nos opinions et tout le reste ?
C'est peine perdue d'avoir pitié des fondamentalistes, monsieur C. Ils n'ont que mépris pour votre pitié. Ils ne sont pas comme vous. Ils ne croient pas à la discussion, au raisonnement. Ils ne cherchent pas à se montrer intelligents. Ils méprisent l'intelligence. Ils préfèrent être stupides. Ils sont délibérément stupides.
La compétition est une forme sublimée de la guerre.
Les hommes aiment s'entendre dire qu'ils ont un passé scandaleux.
La création musicale d'une part, une machine à infliger douleur et humiliation [Guantanamo], d'autre part : le meilleur et le pire dont sont capables les êtres humains.
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Quel écrivain sud-africain a reçu le prix Nobel de littérature en 2003 mais fait partie du club très fermé de ceux qui ne donnent jamais d'interview ? Dommage car c'est un génie !
« Disgrâce » de J. M. Coetzee, c'est à lire en poche chez Points.