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Critique de Khalya


Pas de happy end à la fin de ce témoignage, on le sait dès la préface, écrite par Jean-Claude Elfassi, co-auteur et ami de Candice Cohen-Ahnine. En effet, cette dernière, après un combat de 4 ans et alors que des retrouvailles avec sa fille avaient été organisées, a trouvé la mort en tombant du 4ème étage, depuis la fenêtre de l'appartement qu'elle partageait avec son nouveau mari. Si celui-ci plaide l'accident, la presse et l'opinion publique pointent sa responsabilité.
Pour ma part, je m'interroge sur cette « drôle » de coïncidence qui fait disparaitre cette jeune femme alors qu'elle était si près du but, ce qui aurait très certainement été une humiliation pour son ex compagnon, cet homme qui se croit au-dessus des lois, y compris de celles de son pays et de sa religion.
Car en effet, Candice a obtenu non seulement la garde de sa fille devant les juridictions françaises, mais dans son livre, elle nous révèle que le tribunal islamique a confirmé cette décision, ne reconnaissant pas à Haya le statut d'enfant légitime puisque ses parents n'étaient pas mariés.
Que pouvait-on attendre d'un homme qui se prétend musulman et qui passe ses journées et ses nuits à boire, à se droguer et à coucher avec tout ce qui bouge ?
On voit très vite à quel point cet homme est un hypocrite, lui a prétendu être juif pour séduire Candice, lui qui l'a manipulée sans cesse et qui ne lui a enlevé Haya que parce que Candice avait eu l'audace de finir par le quitter.
Candice a profondément aimé cet homme, elle l'avoue sans s'en cacher, et c'est peut-être pour ça qu'elle a accepté ce séjour en Arabie Saoudite, incapable de concevoir qu'il puisse commettre un tel acte.
Certains fustigent sa naïveté, et naïve, elle l'a été, c'est certain, et à plusieurs reprises, mais tous les commentaires désobligeants qu'on a pu lui faire n'auront jamais la force de la culpabilité qu'elle a ressenti. Savoir que si elle avait écouté son entourage, rien ne serait arrivé est bien pire que tout ce qu'on peut lui dire. Savoir sa fille prisonnière d'un pays aux moeurs dignes du Moyen Age est la pire des punitions.
Non content de lui enlever son enfant, Saddam et sa famille de dégénérés ont d'abord essayé de la retenir prisonnière, puis, outrés qu'elle ait osé se battre, qu'elle ait refusé l'esclavage qu'on essayait de lui imposer, ont tout simplement essayé de se débarrasser d'elle en l'accusant d'apostasie (ce qui est passable de la peine de mort en Arabie Saoudite).
Candice n'a eu d'autre choix que de fuir sans sa fille.
Ce qui m'a le plus outré c'est l'attitude des français, de certains français. Oui encore plus que celle des Saoudiens, ce n'est pas peu dire : entre madame le consul de France qui est corrompue jusqu'à la moelle (et qui, à mon sens, aurait dû être démise de ses fonctions et accusée de haute trahison, mais bon…), l'avocate qui de toute évidence n'a pas envie de causer trop d'ennuis à la famille princière et l'Etat qui ne fait rien alors que Haya aurait pu être récupérée au Liban… Mais qu'est-ce que la vie d'une jeune femme et l'avenir d'une petite fille face aux accords juteux que notre pays ne cesse de signer avec un pays qui bafoue sans cesse les droits dont nous sommes censés être les pères fondateurs ?
Malgré le décès de Candice, en 2012, sa famille continue de se battre pour le retour de Haya.
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