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Critique de Agathethebook


Alors c'est donc ça l'amour d'un fils ?
Plus la mère est dévouée, éplorée, suscitant la pitié, plus le fils aime sa mère. L'homme serait donc infiniment nostalgique de la seule femme renonçant à toute forme de vie pour se soumettre à lui, pour concentrer tout son amour sur ce petit être viril, ce demi-Dieu en devenir ?
Jamais je n'ai eu autant de peine pour quelqu'un que je ne connais pas, c'est-à-dire ici la mère d'Albert Cohen.
Une sainte, une cuisinière, un gouffre de solitude, trouvant sa joie dans la confection de boulettes, passant sa vie à attendre la visite de son mari et de son fils chéri. « La simple », « la pauvre inutile » l'appelle l'auteur… Plus la lecture passait plus mes yeux s'écarquillaient.
« Mon portrait de mes quinze ans était son autel », « émue de plaire à ses deux amours dont elle allait bientôt entendre les pas importants dans l'escalier ». C'est donc ça qu'il faut retenir d'une mère ? Cet effacement, cette abnégation absolue d'elle-même, de ses goûts, de ses envies?? Vous allez me dire que c'était une autre époque, mais vu les commentaires élogieux et unanimes exclusivement masculins sur la 4ème, c'est toujours le dévouement et la pitié qui inspire l'amour des hommes envers leur maman : « la plus belle histoire d'amour », « témoignage extraordinaire ». Et ils sont nombreux ces hommes qui utilisent ces mots en parlant de leur défunte mère : « La pauvre femme, elle était si brave, elle ne se plaignait jamais ». Ou peut-être les hommes ne veulent-ils retenir que ça, sans doute veulent-ils faire abstraction de la femme qui se cache derrière la mère.
Quelle tristesse, pour être une bonne mère ce livre donne l'impression qu'il faut avoir souffert de sacrifices toute sa vie. Et les filles alors, comment aiment-elles leur mère ?
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