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Critique de latina


Pour le moment, en Belgique, à Liège, a lieu une exposition s'intitulant « Extra muros », et mettant en scène les murs construits par les hommes. Evidemment, le mur de Berlin y a sa place, et après cette lecture passionnante et fourmillante de détails quotidiens et universels, j'ai encore davantage envie de me rendre à Liège.

Quelle immersion profonde dans l'époque d'après-guerre, où l'on suit le parcours d'un jeune juif réchappé d'un camp de concentration et de la marche de la mort à la libération, pour émigrer en Angleterre et puis en France, mais toujours à la recherche de sa petite amoureuse connue en 1945 puis perdue de vue.

Cette recherche se fait de manière originale, car les différents narrateurs seront ce jeune juif à travers différentes époques : Beniek, puis Ben Junior 10 ans plus tard, et enfin Ben à l'âge adulte et même bien avancé, puisqu'il est vieux et perd la mémoire…Oui, Al(zeihmer) l'accompagne quotidiennement, maintenant, au risque de ne plus reconnaitre les êtres aimés et de ne vivre que dans le passé. A vrai dire, j'ai été un peu perturbée par tous ces narrateurs s'adressant au Ben actuel, mais passons. Car la 2e moitié du roman fait place à une narratrice dont on révélera le nom à la fin, même si c'est facile à deviner. Et c'est très émouvant. Celle-ci raconte l'histoire à partir d'août 61, lors de la construction du mur de Berlin. Nous y voilà ! Nous voilà en RDA avec son cortège d'arrestations, de meurtres, de privations de libertés de toutes sortes y compris celle de rendre visite à son enfant malade et à l'hôpital…

Que d'évènements marquants pour notre mémoire, que de faits bouleversants dont on se sent solidaire ! J'ai été touchée à maintes et maintes reprises, y compris par le présent où l'on voit notre vieillard se débattre avec les médecins qui veulent lui faire passer des tests pour Alzheimer. C'est qu'ils ont raison, ces messieurs, Ben débloque au présent pour vivre dans le passé. Son passé où tant de choses sont arrivées et ont bouleversé sa vie.
A commencer par le 6 juin 1945, et surtout en continuant par août 61.

Déchirant, émouvant, poignant.
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