AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Myriam3


1932, dans une maison de campagne où viennent passer leurs vacances Alice et son mari Michel.
L'atmosphère est à la fois pesante et languide, entre deux saisons, étouffante dans la pièce qu'ils partagent, libératrice dans cette nature brumeuse et fraîche qui renaît tranquillement de l'hiver. C'est qu'Alice n'a pas eu le temps de cacher, au retour de Michel, cette chemise violette dans laquelle elle a gardé les trois lettres de son amant de quelques semaines, Ambriogo. Or, Ambriogo n'est autre que l'associé de Michel.
Le récit se déroule dans un huis-clos oppressant préfigurant ces films des années 50 où tout se joue dans les regards, les gestes, en l'espace de quelques jours seulement. Alice teste sans cesse son amour pour Michel par ces petits défauts qu'elle sent ne plus supporter, après dix ans de mariage. Ambriogo n'est finalement qu'un prétexte au délitement de ce couple, car en réalité Alice étouffe dans ce duo qui l'oppresse: on lit en filigrane les critiques d'une auteure en avance sur son temps qui dénonce les petits mots en apparence anodins, les gestes faussement affectueux dénotant en réalité la domination voulue de l'homme sur la femme. Alice a par ailleurs un soutien aussi surprenant que discret de la part de leur domestique, Maria, maltraitée par son homme et cachant à peine son mépris pour Michel, malgré son envie contradictoire de le séduire.
Une belle tentative d'analyse de ces relations qui se jouent entre les deux sexes et des incompréhensions qui en découlent.
Commenter  J’apprécie          220



Ont apprécié cette critique (21)voir plus




{* *}