De l'aveu même de
Colette, ce roman originairement paru en feuilleton en deux mois, répondait à un besoin urgent d'argent.
Que peut-on attendre d'une oeuvre à la destination si prosaïquement alimentaire? Bien que profondément remaniée pour paraître en roman, elle souffre singulièrement de la précipitation de son auteure. le sujet d'abord : l'habituelle histoire d'amour des
romans de
Colette entre la sempiternelle ingénue, petite artiste de music-hall et un soldat jouant les utilités (à telle enseigne qu'on ignore longtemps comment il s'appelle, simplement nommé le lieutenant bleu!). Pour la composition, c'est assez simple, c'est écrit à la diable; une juxtaposition de scènes, introduites succinctement à la manière d'une pièce de théâtre; les dialogues sont à l'avenant, précédés de didascalies. Enfin, pour assaisonner le tout et éviter que ce ne soit du pur et simple théâtre, une relation épistolaire entre les deux protagonistes.
Fort heureusement, cet opuscule sait être bref; le souvenir que j'en aurai le sera aussi...
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