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Critique de balloonvenus


Fée comme il va m'être difficile d'écrire une chronique sur le dernier roman de Fabrice Colin. Mais qu'on ne s'y trompe pas, j'ai trouvé ce livre passionnant; il est aussi foisonnant et même s'il peut entrer dans la case "lectures de l'imaginaire", Golden Age traite de problématiques bien réelles, sur l'écriture et la violence de notre monde. Bref, un OLNI.

Que faire quand l'inspiration nous a quittés ? Quand le processus créatif a un électro-encéphalogramme plat ? Quand, face à la violence et à la modernisation du monde, les fées et autres créatures du petit peuple nous ont abandonnés ? Et par un fait d'osmose, quand elles-mêmes disparaissent car le monde est devenu tellement atroce que les humains n'ont plus la force d'y croire ? C'est à ces questions qu'un cénacle d'écrivains moribonds tentent de se confronter. Ils n'ont plus d'encre dans quoi tremper leur Golden Age, marque de stylographes (et allusion évidente bien sûr). Et le petit monde qui leur envoyait la magie nécessaire à l'écriture se meurt aussi. En témoigne Itib (appelons-le ainsi), petit elfe malicieux, voire un sacré queutard. Car il en a toujours été ainsi. Et hommes et fées se sont même souvent rencontrés dans cet espace dénommé Delirium, voire même fécondés. Et devenus fous... (car il est certaines fées dont on n'aimerait pas qu'elles se penchent sur notre berceau)

Si vous avez lu Arcadia du même auteur, vous serez enchanté, car Golden Age en est un peu le prolongement. Il faut complètement abandonner son esprit cartésien pour entrer dans ce roman, accepter de ne pas tout comprendre (il est bon de ne pas avoir de réponses à ses questions parfois), de ne pas avoir d'explications (immédiates), se laisser glisser sur ce fleuve empli de poésie et de nostalgie. Autant avouer tout de suite que j'ai eu du mal à rentrer dans le récit, à accepter de lâcher prise. Mais l'écriture de Fabrice Colin aide grandement le lecteur et ce dernier se retrouve rapidement en train de flotter et de se laisser bercer par le flot onirique de la prose. La langue d'une très grande poésie, presque mélancolique parfois, au vocabulaire ciselé, est parfaitement en adéquation avec le monde d'un autre âge qu'elle décrit. Et elle passe même l'épreuve de la lecture à voix haute (j'ai testé, c'est un bonheur pour la bouche... aucune allusion aux scènes de sexe brutes présentes entre ses pages).

Je pense que même si on est familier avec les romans de l'imaginaire, Golden Age reste un livre exigeant, qualité qui manque à bon nombre d'ouvrages de ce genre littéraire.
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