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Critique de balloonvenus


Avec "Jenny", Fabrice Colin clôt sa trilogie du Mal entamée avec "Blue Jay Way" et "Ta mort sera le mienne" (romans dont il y a d'ailleurs des références dans ce dernier volume) et le moins qu'on puisse dire c'est qu'il nous laisse essoufflés sur le bord de la route. Commentaire non négatif car "Jenny" prend aux tripes, perd son lecteur dans des circonvolutions temporelles et spatiales, fait s'égarer son esprit dans les méandres de la folie et du Mal ultime, victimes/bourreaux, meurtres sacrificiels, sectes suicidaires, psychoses, hallucinations, road-movie cauchemardesque. Tout part d'une intrigue banale : Bradley Hayden, web-journaliste, est marié depuis dix ans. Son couple bat de l'aile et un voyage à Las Vegas est organisé pour essayer de recoller des morceaux déjà disséminés au vent de la routine. Une fois sur place, sa femme disparaît. Est-elle partie de son plein gré, a-t-elle été enlevée ? le mystère demeure de longs mois jusqu'à ce que Bradley rencontre Jenny (à moins que ce ne soit l'inverse), jeune femme obèse, corps symbole de cette Amérique nourrie aux burgers et à la mésinformation. Et Jenny lui montre une vidéo de sa femme emprisonnée dans une cave. Pour la sauver, une seule solution s'offre à Bradley : suivre Jenny dans sa folie meurtrière à travers les Etats-Unis et subir ses demandes exigeantes. Mais Jenny n'est-elle pas une victime elle aussi, d'instances supérieures, du mépris d'une certaine classe pour une autre ? le récit de la cavalcade démoniaque de Jenny et Bradley alterne avec celui du séjour de ce dernier dans un hôpital psychiatrique. Bradley aurait-il rêvé ces événements ? Ne cherche-t-on pas aussi à lui faire croire qu'il aurait imaginé tout cela ? Complot ? Un roman très noir, glauque, très cinématographique, parfois à la limite du supportable mais il faut admirer pour cela le talent de Fabrice Colin qui nous pousse à aller au-delà de nos limites pour comprendre, savoir, car la fin se révèle glaçante... Il nous offre une vision de l'Amérique qui nous fait prendre Trump pour un Bisounours car "la vérité est ailleurs".
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