J'ai sauté à pieds joints dans ce roman et je me suis prise les monstres en pleine face.
Je suis cette soignante qui accompagne
les dragons dans leur souffrance et je n'etais pas préparée a me lire. Je suis cette présence qui demande "comment tu te sens" "tu as le droit de te raconter", "la force est d'aimer le faible", je suis ces mains qui pansent les plaies et ces mots qui reconfortent l'âme. Je suis le trait d'union entre l'individu et le groupe. La rencontre. Et je recommence chaque matin.
Alors bien sûr que les mots de
Jérôme Colin m'ont touchée. Ils sont percutants et si tristement réaliste. Ce n'est pas normal qu'un enfant de 12 ans veuille mourir. La souffrance des ados n'est pas normale. Alors arrêtons de la cacher. Arrêtons de la taire. Ayons les couilles de la regarder en face et d'agir. D'accompagner. D'aimer.
D'accepter l'autre dans son entièreté et de reconnaître qu'il porte un peu de nous. Ne les laissons plus seuls car il n'y a rien de pire que la solitude dans la souffrance.
Tendons la main. Et emmerdons le capitalisme et ce qu'il fait à nos ados.
"Pourquoi vous faites ça ? Venir tous les jours au centre. En sachant que vous ne pouvez pas nous guérir." Il s'est accroupi : "Tu te trompes. On le peut, parfois. Et si je viens, c'est parce que je n'ai pas le choix. On n'arrive pas ici par hasard. On ne décide pas d'aider des enfants quand on a pas été soi-même un enfant a sauver."
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