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EAN : 9782370734709
Allary Editions (24/08/2023)
4.31/5   437 notes
Résumé :
Jérôme a quinze ans. Il est en colère contre ses parents qui sentent le vieux. Contre le monde qui le rejette. Contre les monstres qui l'empêchent de dormir. Contre lui surtout. Sur décision de justice, il est interné dans un centre de soins pour adolescents.

Là, il rencontre les dragons, ces enfants détruits par leur famille, l'école ou l'époque. Parmi eux, il y a Colette. Crâne rasé, bras lacérés, noir sur les yeux.
Elle veut mourir. Il veu... >Voir plus
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« Les Dragons » donne la parole à Jérôme, 35 ans, qui ne se voit pas devenir papa, même après dix ans de vie commune. Incapable d'avancer ensemble, il se retrouve donc subitement seul et, écoutant les paroles de Philip Roth, il va en profiter pour se pencher sur passé, réparer ce qu'il peut et tâcher de profiter de ce qu'il lui reste.

Un passé qui le ramène à l'époque sombre de ses quinze ans, quand il tentait d'éloigner les monstres en fumant du shit et en écoutant Eminem. Un adolescent en révolte contre l'école, contre ses parents, contre le monde entier, qui se retrouve placé dans un centre de soins psychiatriques pour adolescents sur décision de la justice. C'est là qu'il rencontre les dragons… et Colette, dont il a promis de nous raconter l'histoire !

Pour son troisième roman, Jérôme Colin se penche sur le mal-être de nos adolescents, sur la détresse profonde de ces jeunes en manque de repères, qui refusent d'entrer dans le moule de cette société axée sur la consommation, les apparences et la performance. Des mômes au bord de la rupture, dénués d'espoir et débordants de colère, condamnés de vivre dans la souffrance…

Ce roman est un véritable cri d'alarme, qui invite à réfléchir au monde que nous offrons à nos enfants, car oui, nous vivons dans un monde où certains jeunes ne rêvent que d'une chose : mourir ! Et pas de rire, mais de désespoir, de manque de perspectives et de cette pandémie qui a encore accentué leur isolement. Un bien triste monde, que l'auteur éclaire de quelques notes d'espoir grâce au pouvoir de l'amour et de la littérature, mais surtout en rendant hommage à ces thérapeutes et ces aides-soignants qui tendent quotidiennement la main à ses jeunes… dans l'espoir d'en sauver de temps en temps un ou deux…
Lien : https://brusselsboy.wordpres..
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« Marcher sur l'eau
Éviter les péages
Jamais souffrir
Juste faire hennir
Les chevaux du plaisir »

Mon inclination prononcée pour les chansons d'Alain Bashung m'a conduit à découvrir Jérôme Colin dont le premier roman s'intitulait « Éviter les péages », un titre en forme d'hymne à la liberté et un clin d'oeil à l'auteur d'« Osez Joséphine ». Une chanson qui inspira également à Delphine de Vigan un titre magnifique, « Rien ne s'oppose à la nuit ».

Près d'une décennie plus tard, Jérôme Colin publie son troisième roman, « Les dragons ». L'histoire de Jérôme, quinze ans, un adolescent en colère. Contre ses parents, contre l'école, contre le monde, contre lui-même. Un môme au bord de la rupture.

« Mes parents avaient érigé la normalité en croyance suprême. Ils trouvaient tout normal. Normal de rester à la place qu'on leur avait assignée, d'accepter d'être réduits au silence, de ne plus se tenir par la main, de n'être pas devenus ce qu'ils auraient pu être. Ils trouvaient normal que chaque jour se ressemble, que ceux qu'on aime puissent mourir, que le pouvoir appartienne à ceux qui en étaient assoiffés. Ils trouvaient normal d'être devenus normaux.

Ils trouvaient normal d'écouter Serge Lama. »

Jérôme tente de tromper les monstres qui viennent le hanter au crépuscule en fumant du shit, recherche la solitude et a décidé que seul Eminem méritait son admiration. À l'école, Jérôme n'est pas vraiment là. À la maison, c'est encore pire, lorsque dans un accès de colère, il frappe son père. Sur décision de la justice, et avec l'aval de ses parents, il est placé dans un centre de soins pour adolescents.

C'est dans ce centre que le narrateur rencontre les dragons, ces enfants en souffrance, dont certains sont littéralement détruits par la violence infligée par leur famille, l'école ou l'époque. Et soudain, apparaît Colette. Crâne rasé, du noir sur les yeux, une boucle dans le nez, les bras lacérés jusqu'aux épaules. Plusieurs tentatives de suicide à son actif, dont la dernière en avalant des lames de cutter.

Pour la première fois, Jérôme ne se sent pas seul au monde. Il découvre un ange qui lit la nuit dans un couloir du centre. Un ange qui n'a plus envie de vivre.

---

L'auteur cite Philip Roth en épigraphe des « Dragons » : « Penche-toi sur ton passé. Répare ce que tu peux réparer. Et tâche de profiter de ce qui te reste ». Une citation en forme de mantra, qui sert de canevas à la construction de ce roman, qui, après une courte introduction, se compose de trois chapitres reprenant les injonctions pleines de sagesse de l'auteur américain.

« Les dragons » se situe à la frontière entre l'autofiction et le documentaire sur ces jeunes adolescents sans cesse plus nombreux, que des parents désemparés ou un juge pour enfants finissent par placer dans un centre de soins.

Les premiers chapitres sont les plus poignants. Racontés à hauteur d'adolescent, ils sont d'une sincérité saisissante, et nous rappellent ces doutes qui nous assaillaient durant cette période trouble, où l'on quitte les rivages de l'enfance. Cette période parfois douloureuse où l'autre rive, celle du monde adulte, nous semblait si lointaine. « Les dragons » raconte avec une compassion sincère et une vraie tendresse les souffrances indicibles de ces gamins dont l'enfance a été ravagée, et celles des autres aussi, ceux qui, malgré l'absence de traumatisme, se sentent étrangers à ce monde.

La plus grande réussite du roman tient sans doute à son style. Un style qui épouse tantôt la colère, tantôt la stupeur amoureuse d'un adolescent qui ne trouve pas les mots pour exprimer ce qu'il ressent. Phrases courtes, mots simples, rythme syncopé, il évoque un boxeur qui balance une série d'uppercuts en écoutant la trompette de Miles Davis qui swingue au coeur de la nuit.

« Je lui dirai les mots bleus
Les mots qu'on dit avec les yeux
Parler me semble ridicule
Je m'élance et puis je recule
Devant une phrase inutile
Qui briserait l'instant fragile
D'une rencontre
D'une rencontre »

« Les Mots bleus » - Christophe

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Jérôme a la trentaine banale. Mais des détails attirent l'attention, comme cette phobie des carrelages en damier ! Cacherait-il un aspect sombre de son passé ?

On l'apprendra au cours du récit, sa jeunesse n'a pas été un long fleuve tranquille. Une opposition larvée au train-train du quotidien, qu'il soit familial ou scolaire l'a mené à une violence exprimée, et à l'admission dans un centre de psychiatrie pour adolescents. C'est une rencontre fortuite dans ces locaux qui changera sa vie.


Le récit est captivant. On vit les sentiments passionnés de cet adolescent à vif. Son rejet total de l'institution, de l'éducation, d'un non-avenir comme seule promesse. La détresse qu'il sera amené à côtoyer au centre et le drame qui le marquera à vie, seront un déclic qui déviera sa trajectoire bancale.

Une belle dynamique pour ce récit de révolte avec à la clé un coup de foudre réparateur.

On aime la bande son désuète qui cristallise les sentiments négatifs de l'ado contraint à la subir lors des trajets familiaux. On aime aussi l'évocation de la détresse profonde de jeunes qui ont perdus les repères qui font tenir l'édifice.

192 pages Allard 24 aout 2023
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Jérôme, quinze ans, est en révolte contre ses parents, l'école, le monde entier. Ce qu'il voudrait, son grand rêve, c'est d'« entrer dans une fille ». Comme il est violent, il est interné dans un centre psychiatrique pour adolescents. Là, il va faire la connaissance de Colette, une jeune fille un peu plus âgée, suicidaire, au crâne rasé, aux bras lacérés et au nez percé. Il va aussi y découvrir le pouvoir de la littérature, notamment grâce à Des souris et des hommes de Steinbeck. ● Je vais aller à l'encontre des critiques que j'ai lues sur Babelio. J'ai trouvé que ce roman très bref – un peu plus d'une centaine de pages – était un tire-larmes souvent beaucoup trop près de la mièvrerie. On ne sent que très peu la violence que Jérôme a en lui. En revanche, l'auteur ne perd pas une occasion de faire retentir les violons et de donner dans la guimauve. Pour moi, c'est un roman Young Adult politiquement correct qui ne fait que jouer avec des clichés et est destiné à faire pleurer dans les chaumières – ce qu'il réussit, semble-t-il.
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Jérôme a été mis au pied du mur : il va enfin se pencher sur son passé, afin de voir ce qui peut être réparé pour pouvoir avancer. le voilà donc de retour l'année terrible de ses quinze ans. Il se souvient de son mal-être, de la colère qui déborde et des monstres qui le hantent. Une décision de justice l'envoie alors dans un centre de soins psychiatriques pour adolescents. C'est là qu'il rencontre les dragons. Et Colette.

Le roman est joliment construit. À observer l'existence du Jérôme adulte, on pressent certaines choses de son passé qui vont être racontées au fil de ses souvenirs. Et la dernière partie nous donne à voir ce qui va suivre après l'introspection. Subtilement, le passé et les futurs se répondent pour délivrer un message d'espoir.

L'intrigue centrale est très (trop) courte, je trouve. Il me semble que le roman aurait gagné à mettre un peu plus de chair sur l'intrigue. Celle-ci est ramassée sur l'évolution de Jérôme au contact des dragons – qui m'a semblé très rapide vu la relative brièveté du texte. Cette focale ne permet guère, sinon, que de restituer les biographies déchirantes des naufragés de la vie rencontrés au centre de soins. Je ne doute pas un instant de la sincérité de l'auteur mais du fait de cette compaction de l'intrigue, cela peut sembler tire-larmes et/ou démonstratif.

J'ai pourtant bien conscience que c'est un cri d'alarme que lance ce roman. Dans notre société, les jeunes sont un peu la cinquième roue du carrosse. de nombreux ados souffrent, particulièrement depuis la pandémie. L'école rejette trop souvent ceux qui n'entrent pas dans le moule et les listes d'attentes pour des soins psychiatriques n'ont jamais été aussi longues. Qu'attend-on pour agir ?

« Il faut aimer cet enfant. Parce qu'il n'a que quinze ans. Pour lui, tout est encore possible. Il n'y a rien de plus effrayant. »

J'ai aimé la bienveillance avec laquelle l'auteur considère les ados. Veut-on vraiment se couler dans le rang dans un monde qui marche autant sur la tête ? Ce que font la majorité des gens a-t-il tant de valeur que cela ? le jeune Jérôme a une saine horreur du conformisme et de ses compromissions. Et pourtant, il aimerait être moins seul. Et puis arriver à grandir, s'autoriser à investir sa vie malgré tout ce qui cloche à tous les niveaux.

Un cri à destination des adultes assorti d'un tendre message d'espoir à nos adolescents.
Lien : https://ileauxtresors.blog/2..
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Citations et extraits (91) Voir plus Ajouter une citation
J'ai fixé l'horloge pour regarder passer les secondes, me réjouissant de les voir s'écouler pour ne plus jamais revenir.
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Ces gamins, ils ont besoin d'expériences affectives sécurisantes. Et le monde, tel qu'il va, est incapable de leur offrir. Le capitalisme nous mène droit dans le mur parce qu'il n'a finalement rien à proposer aux jeunes. Aucun idéal. Cette merde de système glorifie la performance. Comment être le meilleur ? Comment être le plus riche ? Comment être le plus rapide ? Il propose aux enfants des idéaux de néant.
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"Tu sais, a-t-il ajouté, notre société, elle fait des gosses. Mais elle ne prend plus le temps d'avoir des gosses. C'est un problème structurel. Je ne dis pas qu'il faut que tout le monde se transforme soudainement en hyperparents ou en hyperprofs. Juste en adultes qui prennent le temps de penser à cela. Mais l'accélération de la vie ne le permet pas. Comme si on n'avait plus le temps. C'est ça aussi la société de consommation. On produit. On abandonne. Pour produire plus encore. Dans ta radio, tu dois parler du désespoir et de la souffrance des adolescents; De notre incapacité, à nous les adultes, de leur proposer un autre monde. On les gave de médicaments car on est incapables de les gaver d'espoir. Et bientôt, ça nous explosera au visage, crois-moi.
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C'est vertigineux d'y repenser. De se remémorer le monde avant l'apparition de ceux qui le bouleversent. Le monde quand il était encore vide. Préalable au surgissement de ceux qui vont compter pour toujours et dont on se demande comment on a fait pour survivre sans eux. Sans leur voix. Sans leur tendresse. Sans leurs mains. La vie avant eux. Avant elle. Avant son apparition. Avant sa présence. Avant son absence. Avant tout. C'est étourdissant de se rappeler le monde avant même son avènement.
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"Chaque fois que vous vous retrouvez du côté de la majorité, il est temps de s'arrêter et de réfléchir" (Mark Twain).
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Videos de Jérôme Colin (7) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Jérôme Colin
Jerome Colin vous présente son ouvrage "Les dragons" aux éditions Allary.
Retrouvez le livre : https://www.mollat.com/livres/2888853/jerome-colin-les-dragons
Note de musique : © mollat Sous-titres générés automatiquement en français par YouTube.
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