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Critique de Iaoranamoana


J'ai choisi ce livre pour sa promesse de découvrir un pan méconnu de l'histoire italienne sous Mussolini. Et si c'est romancé, sans pouvoir mesurer jusqu'à quel point par manque de temps pour des recherches complémentaires, il remplit comme il faut sa mission.
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Nous suivons donc des jumeaux, vivant sous le joug du Duce, peu de temps avant la seconde guerre mondiale. Orazio, c'est le gendre parfait en apparence, médecin, qui a choisit de se marier avec une femme d'une bonne famille, et qui porte en son sein une grande colère malgré l'amour et le respect qu'il reçoit sans autre effort que celui d'être dans la norme. Sebastien, lui, c'est "l'autre" jumeau ; gay plus ou moins assumé, maladroit dans sa vie sociale, perdu professionnellement, peinant à trouver sa place.
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Puis un jour, les chemises noires, équivalentes SS italiennes, grondent sous les fenêtres, hantent les rues, traquent le finocchi : les gays, les drag queens et les femmes trans. Et dans cette traque soupçonneuse, où le moindre coup d'oeil devient suspect, les chemises noires embarquent le mauvais jumeau. Direction une île, perdue, qui sera paradoxalement la première communauté gay italienne. Un huis clos imposé mais dont les exilé-e-s se saisissent pour vivre libres, entre eux, malgré les manques, les violences, les trahisons. Ils sont quasiment seuls entre eux, sur cette île. Et de cette grande erreur, ce mélange de place avec chacune son lot de traumatismes, de survie et de désespoir, chacun des jumeaux en tirera force, compréhension et empathie. Envers les autres, certes, mais surtout envers eux-même.
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Les auteurs français, originaires d'Italie, bilingues, ont mené beaucoup de recherches, interrogés d'anciens finocchi de "l'île du lundi", cet étrange et aigre paradis de l'Italie fasciste.
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