Mes Chers Vous,
Et si vous embarquiez pour 'L'Ile du Lundi" de Collas et Villedary ?
1937, Catane, la Sicile. Malgré ce qu'il se prépare en Europe et le régime de Mussolini, il fait doux vivre au soleil. La jeunesse est insouciante, elle se retrouve sur la plage, découvre l'émoi des premières amours, les baisers gorgés de passion et de chaleur, les corps qui se cherchent et se donnent.
1937, Catane, la Sicile. Il fait doux vivre pour Ozario et Sebastian, ces jumeaux, jeunes, beaux, en pleine santé et heureux.
Enfin, c'est ce qu'il semble en apparence. Parce qu'on le sait, tout le monde a une part d'ombre, tout le monde ment.... Mais alors, quoi faire quand ce qui est caché peut coûter une vie ?
Et surtout, pourquoi, un jour, finir par parler ?
"- Personne ne se souvient. Personne n'a jamais su. Personne n'a jamais voulu savoir. Personne ne parle de nous. Jamais ! C'est comme si tout cela n'avait jamais existé. Alors, pourquoi maintenant ?"
Un jour, il faut que la parole se libère, pour dévoiler à la face du monde l'innommable, pour que personne n'oublie, pour que l'histoire ne se répète pas, mais aussi parce que, cela peut paraître surprenant mais
"- Vous allez me prendre pour un fou, mais, pour moi, les années du fascisme ont été les plus belles de ma vie !"
Avec L'Île du Lundi, Collas et Villedary mette en lumière une page complètement oubliée de l'histoire de la communauté gay mais surtout de l'Histoire de l'Italie et du fascisme.
En déportant les homosexuels sur une île aride et austère, le gouvernement de Mussolini pensait guérir la population de ce mal qui touche une partie de sa jeunesse, faire disparaître ce qu'il considère comme une déviance et purifier ainsi son pays.
Ce qu'il ne savait pas, c'est que certains sauraient se réinventer !
Si quelques personnages ne sont que pure fiction, la réalité historique est totalement préservée par les auteurs. Et s'ils prenaient le risque d'offrir un roman sordide et d'une noirceur incroyable, leur écriture sublime, précise et emprunte de lumière offre avant tout un roman d'une beauté incroyable !
Entre roman historique et saga familiale, l'histoire d'Orazio et Sebastian permet au lecteur de naviguer au fil de nombreux sentiments intenses, quelquefois terribles, d'autres fois tendres mais toujours, grâce aux mots justes et lumineux des auteurs, sensibles et beaux !
Un Grand Roman, essentiel pour ne pas oublier mais surtout, essentiel pour passer un moment de lecture d'une rare intensité.
Magistral, magnifique, grandiose.... et au final, juste inoubliable
C.
Ceci est une histoire vraie. L'histoire vraie de la communauté homosexuelle de l'Italie des année 30, sous le régime fasciste de Mussolini, dit le Duce. L'île de San Domino, qui fait partie des îles Tremiti (un archipel italien), est l'île qui a servi de camp d'internement pour les hommes homosexuels, jusqu'en 1940. Sans le savoir, Mussolini a crée la première communauté homosexuelle italienne, la communauté Tremiti. Si cette île est appelée « île du lundi » dans le titre, c'est simplement parce que les bateaux qui déportaient les homosexuels arrivaient sur l'île les lundis. En 1940, les déportés sont relâchés et ramenés chez eux, car la guerre a commencé et que l'île doit servir de prison pour les détenus.
Ce livre m'a mis une claque monumentale. L'histoire est incroyablement forte. Orazio et Sebastian sont des frères jumeaux : l'un est hétérosexuel, l'autre homosexuel. L'un va se faire déporter, l'autre va rester. Et ce qu'ils vont vivre, chacun de leur côté, n'a rien d'anodin. La persécution vécue par les homosexuels de cette époque est blessante, injuste. Cette histoire est blessante, injuste. L'histoire des homosexuels d'Italie a été oubliée, très peu la connaisse. Ce livre sert de mémoire et m'a profondément touché, boulversé. Je souhaite sincèrement à chacun d'entre vous de la lire. (les chapitres sont très courts, la lecture est rapide !)
Je suis totalement ravie d'avoir pu croiser le chemin de ce petit livre, et je souhaite vous laisser avec cette phrase, issue des notes des auteurs : « Après la chute du fascisme, les déportés politiques ont obtenu des compensations, des pensions comme victimes de guerre, jamais les homosexuels ».
Que signifie l'expression "jeter un froid" ?