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Critique de sebito


Voilà très longtemps que je n'ai pas lu un livre de philosophie et j'ai donc ouvert celui-ci avec plaisir
Sauf qu'un problème majeur s'est posé rapidement: Thibaud Collin est un philosophe catholique qui entretient des relations étroites avec l'église catholique
Pour info, ce philosophe est contre le PACS, contre la théorie du genre, contre le mariage gay, bref contre tout ce qui n'est pas en accord avec l'église catholique (il cite même sans problème le cardinal Ratzinger lorsqu'il compare l'avortement à un attentat...)
J'ai donc pris un gros recul par rapport à la thèse développée par l'auteur car je ne comprends pas comment on peut philosopher en admettant l'existence de Dieu: la pensée est forcément biaisée (merci les cours de philo qui m'ont permis de comprendre cela !)
Thibaud Collin affirme dans cet ouvrage que la morale laïque ne peut être enseignée car la morale nécessite un référentiel, or la laïcité ne permet pas d'avoir de référentiel puisqu'il s'agit de s'appuyer sur des généralités, généralités instables et discutables puisqu'elles deviennent en permanence particularités au cours de l'histoire
Et donc, selon Thibaud Collin, le référentiel ne peut être que...Dieu (mais Dieu vu par la religion catholique bien sûr)
Une phrase résume l'essence du livre (p.118-119): "Grande et actuelle est donc la tâche qui consiste à fournir aux hommes d'aujourd'hui ce grâce à quoi ils pourront se regarder et se comprendre comme recevant et partageant une nature commune, nature humaine donnée par une Source divine dont la gracieuse surabondance est inépuisable"
Le ton est donné ! Je considère donc que le propos et la pensée de Thibaud Collin sont complètement biaisés...(même si l'auteur s'arrange pour se placer aux dessus de tout le monde et dire que c'est le peuple qui a un raisonnement biaisé puisqu'il ne peut pas utiliser correctement sa raison sans directives de Dieu, montrant ici un ego de l'auteur assez affolant...)
Les références sont elles aussi biaisées: p.122 "Je deviendrai ce que je ferai de moi-même. le médiateur entre moi aujourd'hui et moi demain est l'acte que j'ai la possibilité de poser. J'expérimente ainsi mon propre pouvoir d'autodétermination" avec pour référence Karol Wojtyla (le futur pape Jean-Paul II), Personne et acte... sauf que c'est exactement ce que dit Jean-Paul Sartre avec son existentialisme, qui est, à mon sens, une référence nettement plus puissante (oui mais gros problème Sartre était athée...)
On peut noter quelques bonnes idées cependant: par exemple, la morale ne peut pas s'enseigner dans un cours mais s'apprend par la pratique, position que je partage
Bref, un livre à oublier rapidement qui n'apporte aucune réflexion profonde mais qui est plutôt un ouvrage publicitaire vantant les mérites et le bien-fondé de l'église et de l'école catholique (c'est d'ailleurs la conclusion de Thibaud Collin: seule l'école catholique peut enseigner correctement la morale laïque...)
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