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Critique de nanouche


Anne Silvester est une courageuse jeune femme séduite et abandonnée par le fils d'un lord qui voit plus d'intérêt à épouser une riche veuve. Ce point de départ n'est qu'un prétexte pour W. Wilkie Collins (1824-1889) pour critiquer avec une ironie violente ce qui l'horripile dans la société britannique de son époque : le goût pour le sport et l'absence de droits des femmes mariées.

Le goût pour le sport : les Britanniques sont accusés d'admirer plus l'effort et les résultats sportifs qu'intellectuels :

"Cet Anglais dégénéré assimilait les livres et ne pouvait assimiler la bière. Il avait le don des langues et pas celui de l'aviron. Il s'adonnait à ce vice exotique qu'est la pratique d'un instrument de musique et n'avait jamais pu acquérir cette vertu anglaise de reconnaître un bon cheval au premier coup d'oeil. (...) Il est possible et même certain qu'il se trouve de tels individus parmi les races inférieures du Continent. Remercions le ciel, mes bons amis, que l'Angleterre ne fut et ne sera jamais un endroit pour eux !"

Or, nous dit Wilkie Collins, non seulement la pratique excessive du sport est dangereuse pour la santé mais elle fait des individus violents, plus facilement enclins à commettre un crime. Ce thème du rejet du sport est celui qui occupe le plus de place dans le roman à un point que parfois je trouve ça un peu long et pourtant je ne suis pas moi-même une adepte du sport.

L'absence de droits des femmes mariées :

"Il était des outrages que son mari avait le droit de lui infliger au nom même du mariage, et dont la seule idée lui glaçait les sangs. Sir Patrick était-il en mesure de l'en protéger ? Absurdité ! le droit et la société dotaient son mari de ses prérogatives conjugales. le droit et la société n'avaient qu'une réponse à lui donner, si d'aventure elle demandait leur soutien : vous êtes sa femme."

On est là dans une critique très originale pour l'époque, il me semble, et que je trouve très forte. En introduction du roman il y a une rapide biographie de Collins qui permet d'expliquer sa position. En 1855 il fait la connaissance d'une jeune femme séquestrée avec son bébé par un mari à demi fou. Il la délivre et devient son amant. Ceci dit, si dans Mari et femme les méchants sont punis d'une façon ou d'une autre, je suis assez réservée quant à la voie qu'emprunte la victoire d'Anne Silvester. Elle aurait pu faire une fin plus réjouissante. Au total c'est un roman intéressant pour ses points de vue inhabituels.
Lien : http://monbiblioblog.revolub..
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