AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de fanfanouche24


Découvert ce premier roman grâce à une émission TV très matinale....
Je me suis empressée de l'acquérir ...le jour même !
Trois destins féminins aux 4 coins du monde,qui ne se rencontreront
jamais, reliés toutefois par un fil étonnant, qui est symbolisé par "les
cheveux"...Chacune de nos personnages féminins... rencontreront
à des étapes, et lieux éloignés... cet élément physique humain,du
"cheveu"...

Trois destins féminins racontés par Solène, écrivain public, qui va rencontrer ces femmes à des moments critiques de leur existence, au Palais de la Femme (Refuge pour les femmes démunies, créé il y a plus d'un siècle par Blanche Peyron )

Des femmes qui se battent pour leur liberté, leur dignité
La première figure féminine, Smita est une intouchable, elle assume
au quotidien parmi les taches les plus répugnantes celle d' "extracteur",
ce qui signifie que faute de latrines, ces intouchables ramassent la
"merde" des autres. Smita ne supporte pas l'idée que sa fille vive la
même honte et la même vie indigne... Elle se battra donc, fera des
centaines de kilomètres dans les conditions des plus éprouvantes,
pour honorer Vishnou dans un sanctuaire lointain... et faire le souhait, trouver la force pour que sa fille aille à l'école; qu'elle apprenne à lire et à compter, et qu'elle puisse vivre une autre vie.

Etant des plus démunies, Smita se fera tondre la chevelure ainsi que celle de sa petite fille en offrande à Vishnou...

Puis Giulia, très jeune femme sicilienne, vivant à Palerme, aux abords de sa vie d'adulte, entre un père adoré, qui lui a appris son métier qu'il exerce dans un atelier fondée par sa famille: un lieu où on fabrique
des perruques et postiches, avec des "vrais cheveux"...

Soudain la catastrophe: le père tant aimé a un accident grave et tombe dans le coma. Il décédera sans avoir repris connaissance. Simultanément,
Giulia apprend que l'atelier croule sous les dettes, et qu'il va falloir
fermer et licencier les ouvrières qui ont toujours travaillé avec le
père de Giulia et elle-même. En dépit des difficultés, et la désapprobation
de sa mère ainsi que ses soeurs, elle se battra comme une lionne... pour sauver l'atelier de son père et poursuivre l'activité de ce dernier, en important des vrais cheveux... d'Inde....

Dernier portrait féminin, Sarah,vivant au Canada, quarantenaire,
brillante avocate, associée dans un cabinet prestigieux, trois beaux-enfants,
la réussite absolue, en dépit de deux divorces...Tout semble lui sourire,
en dépit d'une vie happée par sa carrière, et l'obligation de performance...
Et là aussi, le cataclysme: Sarah, après un malaise et une fatigue grandissante, est confrontée brutalement à la maladie...

Elle aura la révélation du monde impitoyable du travail où les "malades et
les faibles" n'ont pas droit de cité !!.

Après les séances de chimiothérapie, elle se décidera à se rendre à une boutique spécifique où on peut trouver des postiches et des perruques... Sarah, grâce à une perruque réalisée avec de vrais cheveux...provenant... devinez d'où ?? : d'Inde, et fabriquée par l'atelier sauvé par Giulia, en Sicile...retrouvera la flamme...et l'envie de se battre....

Cette perruque est bien plus que des cheveux... elle sera le symbole
de l'espérance et de l'envie de vivre de Sarah, retrouvée...

Trois histoires de femmes vaillantes, combatives, déterminées qui
grâce à leur courage, leur volonté farouche ,parviennent à infléchir leur
destin, qui semblait tout tracé, à conquérir leur indépendance et à
réaliser leurs rêves ....
Un premier roman lumineux, qui diffuse avec bonheur des flux
d' énergie , de dynamisme et d'espérance , bienvenues...

Un très heureux moment de lecture , intense et communicative.

La seule gêne, minime, fut dans la structure, la forme, pourtant
très astucieuses des trois récits entrelacées, comme une tresse
de cheveux...Pour ma part ces alternances, césures m'ont quelque
peu bloquée...J'ai choisi de lire ces trois parcours féminins, séparément, dans leur entier...en me concentrant sur chaque personnage féminin, à la fois...

"Epilogue

Mon ouvrage est terminé.
La perruque est là, devant moi.
Le sentiment qui m'envahit est unique.
Nul n'en est le témoin.
C'est une joie qui m'appartient,
le plaisir de la tâche accomplie,
la fierté du travail bien fait.
Tel un enfant devant son dessin, je souris. (...)


Je dédie mon travail à ces femmes,
Liées par leurs cheveux,
Comme un grand filet d'âmes.
A celles qui aiment, enfantent, espèrent,
Tombent et se relèvent, mille fois,
Qui ploient mais ne succombent pas.
Je connais leurs combats,
Je partage leurs larmes et leurs joies.
Chacune d'elles est un peu moi. " (...)
[p. 221-222]


© Soazic Boucard- Tous droits réservés- 16 mai 2017
Commenter  J’apprécie          25617



Ont apprécié cette critique (156)voir plus




{* *}